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Justice

Dans les Antilles, les victimes du chlordécone toujours en quête de reconnaissance

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Alors que les avocats des personnes contaminées par le pesticide se battent pour faire reconnaître la notion de crime d’empoisonnement, seule une infime partie d’entre elles ont eu accès au fonds d’indemnisation.
Utilisé dans les bananeraies de la Martinique et de la Guadeloupe de 1972 à 1993, le chlordécone a été interdit au début des années 90. (Benoit Durand/Hans Lucas. AFP)
par Ludovic Clerima, envoyé spécial en Martinique
publié le 18 novembre 2024 à 8h15

C’est un épisode de plus dans l’affaire du chlordécone aux Antilles, qui suscite beaucoup d’espoir chez les victimes du pesticide. Mercredi 13 novembre, la cour d’appel de Paris a décidé de transmettre à la Cour de cassation l’une des deux questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) déposées par les parties civiles autour de la notion de crime d’empoisonnement. Si la haute juridiction décide, dans un délai de trois mois, de transmettre la QPC au Conseil constitutionnel et que ce dernier la valide, la décision sur le fond de l’affaire, attendue en 2025, pourrait en être touchée : «Non seulement le délai de prescription passerait de trois à dix ans. Mais le dossier serait désormais jugé aux assises, et non plus en correctionnelle», explique Christophe Lèguevaques, l’un des avocats des parties civiles.

De quoi relancer l’affaire et inciter davantage les victimes du pesticide à demander des indemnisations. Utilisé dans les bananeraies de la Martinique et de la Guadeloupe de 1972 à 1993 pour lutter contre le charançon du bananier, un insecte ravageur, le chlordécone a été interdit au début des années 90. Début septembre 2024, environ 200 dossiers avaient été déposés auprès du fonds d’indemnisation des victimes de pesticides (FIVP) depuis sa création en 2020. 154 dossiers ont été acceptés, don