«Quand l’urgentiste prend son service du lundi matin et que les patients n’ont pas été vus du week-end, eh bien, à force, il se casse. Il ne veut pas se compromettre avec ce chaos absolu.» Ce médecin officiant à l’unique l’hôpital de Mayotte a souhaité rester anonyme, mais il tient à donner l’alerte. Lui et cinq de ses confrères travaillant dans les différents services de l’établissement sont formels : «la quasi-totalité des titulaires» des urgences «sont partis» ces derniers mois ; quant aux remplaçants, «ils ne veulent plus venir». Et ce n’est pas simplement dû, assurent-ils, à l’épidémie de choléra. De fait, les urgences tournent depuis avril «avec seulement deux médecins, voire un seul par journée», assure un praticien, pour gérer quelque 50 000 passages par an – soit, mathématiquement, 137 par jour. Le directeur de cabinet de l’hôpital, Mohamed Zoubert, avance, lui, les chiffres de «quatre ou cinq titulaires au lieu d’une vingtaine nécessaires».
Crise
«Des décès auraient pu être évités» : à l’hôpital de Mayotte, des médecins dénoncent le «chaos absolu»
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Les urgences de l'unique hôpital de Mayotte tournent depuis avril «avec seulement deux médecins, voire un seul par journée», assure un praticien, pour gérer 50 000 passages par an – soit, mathématiquement, 137 par jour. (Madi Chafion/AFP)
publié le 24 mai 2024 à 15h08
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