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Coup de main

Déserts médicaux : 151 zones prioritaires définies par le gouvernement recevront des généralistes volontaires dès septembre

Deux jours par mois, des médecins iront exercer dans ces territoires sous-dotés. Ce dispositif, annoncé par François Bayrou en avril, devrait se mettre en place sur la base du volontariat et non plus de l’obligation.
Aux abords de la ville de Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire) en Bourgogne, France, le 18 mai 2025. (Karim Daher/Hans Lucas)
publié le 27 juin 2025 à 11h21

Une mesure pour venir en aides aux populations les plus dépourvues de médecins. Le ministre de la Santé Yannick Neuder a dévoilé ce vendredi 27 juin la cartographie des 151 intercommunalités prioritaires qui vont bénéficier, dès septembre, du soutien de médecins généralistes, jusqu’à deux jours par mois pour lutter contre les déserts médicaux. Un dispositif qui devrait rester sur la base du volontariat selon des informations du Monde et de BFMTV.

Avec cette carte, «on ne règle pas les déserts médicaux» puisqu’ils concernent «87 % du pays» mais «c’est une première étape» qui va bénéficier à environ 2 millions de patients, a précisé le ministre interrogé sur BFMTV. Ce découpage est le fruit d’un travail «réalisé avec les préfets, les agences régionales de santé, les élus locaux, et également les professionnels de santé, pour identifier les secteurs particulièrement désertiques», a-t-il assuré. Il permet, selon lui, d’«identifier et de provoquer sur ces territoires-là une solidarité collective, un engagement collectif au 1er septembre».

Le 25 avril, une mesure gouvernementale a été adoptée pour instaurer une «mission de solidarité territoriale obligatoire», revenant à imposer à tous les médecins exerçant en zone bien pourvue de se «projeter» dans les zones prioritaires, jusqu’à deux jours par mois. «On va inciter les médecins, et après, il faut roder aussi le système, trouver les lieux, ces maisons médicales, ces bureaux qui sont disponibles pour accueillir les patients», a détaillé le ministre de la Santé. «Ces cartes permettent aussi de travailler les lieux où vont pouvoir s’installer 3 700 docteurs juniors, des médecins nouveaux» qui «n’arriveront qu’en novembre 2026».

Le principal syndicat refuse toute obligation

«Nous n’avons pas d’opposition à ce que les médecins généralistes aillent exercer ponctuellement dans les territoires sous-dotés, pour peu que ce soit sur la base du volontariat, a réagi auprès de Libération Agnes Gianotti, présidente du premier syndicat français de généralistes, MG France. En revanche, dans l’intérêt des patients, il faudra s’assurer que leurs conditions d’exercice seront bonnes, que les cabinets secondaires soient par exemple équipés d’un logiciel métier de sorte que les médecins qui vont se relayer puissent assurer la continuité des soins. Pour l’heure, les conditions concrètes de réalisation de ce projet ne sont pas claires.»

«En revanche, si on devait passer du volontariat à l’obligation, cela nous risque de nous poser problème. Car s’il est facile de cartographier les zones sous denses, il va être beaucoup plus compliqué de caractériser les zones sur dotées en médecins généralistes !», a insisté la présidente de la fédération française des médecins généralistes.

Face à la pénurie de médecins, une réforme de l’accès en deuxième année de médecine a également été adoptée le 18 juin pour permettre de former plus de professionnels. Le gouvernement entend aussi «récupérer les étudiants français qui sont partis à l’étranger, en Roumanie, en Espagne» pour étudier la médecine, a rappelé Yannick Neuder, prévoyant ainsi «plus 20 % de médecins d’ici 2027, soit près de 50 000 médecins».