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Libération
Journal d'un système de santé en crise

Dévalorisation des actes médicaux la nuit et les week-ends : des patients aux régulateurs du Samu, tout le monde trinque

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Journal d'épidémie, par Christian Lehmanndossier
Christian Lehmann est médecin et écrivain. Pour «Libération», il tient la chronique d’une société touchée par les crises sanitaires et du service public. Aujourd’hui, retour sur le temps d’attente au Samu qui s’allonge et le travail des régulateurs médicaux.
Dans le centre du Samu de Perpignan, en 2023. (JC Milhet/Hans Lucas. AFP)
publié le 13 février 2025 à 12h03

«Le temps d’un décroché lorsque les gens appellent le Samu, c’est-à-dire le temps avant qu’ils puissent obtenir un assistant de régulation médicale au téléphone, peut atteindre, certains jours, une vingtaine de minutes, indique une praticienne hospitalière au Samu de Toulouse depuis 2016 : «Et là les appels sont triés. En pratique, les patients composent le 15 pour une urgence vitale ou aujourd’hui pour un besoin de médecine générale. Les appels sont décrochés par des assistants de régulation médicale qui ont la lourde tâche de faire le tri. Certains patients sont considérés comme des urgences vitales, qui sont immédiatement basculées vers un urgentiste, d’autres peuvent attendre encore plus de vingt minutes si leur appel nécessite un simple conseil médical ou, de plus en plus fréquemment, la recherche d’une consultation ou d’une visite de médecine générale en permanence des soins ambulatoires (PDSA) , ce qu’on appelle des soins non programmés (SNP).»

Journal d'un système de santé en crise

Pendant le Covid, une montée en puissance avec la participation d’externes en médecine formés à la régulation avait amené à réduire le «décroché» à moins de trente secondes. L’afflux actuel est lié en partie à l’épidémie de grippe mais, constate Valérie, est surtout survenu quelques jours avant Noël, avec une augmentation important