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Reportage

Devant un laboratoire de dépistage : «Parfois, je me dis que ça ne va jamais s’arrêter»

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La pandémie de Covid-19 en Francedossier
A Neuilly-sur-Seine, à l’issue de ce Noël chaotique, le seul laboratoire de la région ouvert le dimanche pour des tests PCR a attiré des centaines de personnes. A la vue de la longue file d’attente, des souvenirs du début de la pandémie de Covid-19 refont surface.
Ce dimanche 26 décembre, au lendemain de Noël, il fallait compter jusqu'à cinq heures avant d'être pris en charge dans ce laboratoire de Neuilly spécialisé dans les tests PCR. (Stéphane Lagoutte/Myop pour Libération)
publié le 26 décembre 2021 à 21h00

Une dame au ventre arrondi est désolée de ne plus pouvoir : elle doit faire faux bond à sa voisine de queue, l’attente est trop longue et la pluie transperce son bonnet fin. De là où elle est, elle ne voit même pas l’entrée du laboratoire : la file déborde sur une autre rue et les habitués parlent de deux heures de patience au mieux, de trois si ça coince. Sa voisine de queue : une jeune fille à lunettes qui voyage mardi matin et qui n’avait pas prévu le coup. Sa batterie qui tombe en rade, elle tente de confier, au cas où, son pass sanitaire à la future maman. «Désolée, vraiment, essayez de trouver quelqu’un d’autre.» Il y a le choix : 200 personnes environ, ici, à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), dans l’un des seuls laboratoires de la région ouvert le dimanche pour les tests PCR.

C’est la sortie de Noël, le triomphe d’omicron, la semaine d’avant le jour de l’an et des possibles restrictions, l’urgence pour qui a réservé un billet d’avion. Naël, par exemple, file demain à Montréal. Il fut acrobate, il est désormais clown. Il a passé vingt coups de fil, en vain, pour trouver un lieu où se faire tester avant de décoller. Les fêtes ont raréfié les créneaux et avancé les fermetures. Le 24 et le 25 décembre tournant au ralenti, c’est le 26 qui ramasse. Le bonhomme en cuir marron est arrivé ici