Toute sa carrière, Didier Peillon s’est échiné à sauver des vies. Une dizaine d’années dans un service de réanimation, une quinzaine à la tête des urgences, une petite décennie en médecine polyvalente. Et 15 missions humanitaires au compteur. «Mon ADN, c’est l’acharnement», convient ce médecin de 64 ans. Mais la mort n’est jamais loin. Il y a les patients qu’il n’a pas pu sauver, malgré les soins ; d’autres qu’il a laissés partir – «aidés à mourir» – pour abréger leur agonie. Après trente-cinq années de carrière, et alors que les débats sur l’aide à mourir font leur chemin au Parlement, il a décidé de témoigner dans un livre, Ces malades que nous aidons à mourir (1), paru le 10 septembre.
«Il est impossible, dans notre activité médicale quotidienne, de respecter les exigences des textes législatifs en vigueur», assène-t-il dès les premières pages. Il a été suspendu de ses fonctions le surlendemain de la publication, «à titre conservatoire, pour une durée de quatre mois» afin de «protéger les patients de pratiques illégales», a confirmé à Libération son établissement, dont il veut taire le