Comment le Spasfon est parvenu à s’imposer chez les patientes comme remède aux douleurs de règles malgré le manque d’études sur son efficacité ? Dans son livre Pilules roses, qui paraît ce mercredi aux éditions Stock, la chercheuse à l’Université de Namur et spécialiste en philosophie de la médecine Juliette Ferry-Danini tente de lever le voile sur l’un des médicaments les plus prescrits en France. Chouchou des médecins et des officines, le phloroglucinol, la molécule du Spasfon, est plus populaire que l’ibuprofène : en 2021, ce sont plus de 25 millions de boîtes de Spasfon ou de ses formes génériques qui ont été prescrites. Sans compter les plaquettes délivrées sans ordonnance, le médicament étant en vente libre.
Depuis le début de sa commercialisation en 1964 par le laboratoire Lafon (depuis racheté), le médicament présenté comme un antispasmodique s’est imposé chez les femmes, sans que cela ne s’appuie sur aucune donnée fiable. Pour Libération, Juliette Ferry-Danini revient sur l’histoire «pas du tout rose» du Spasfon, qui incarne, à ses yeux, «mieux qu’aucun autre, le sexisme dans le domaine médical».
Comment le Spasfon a-t-il réussi à s’imposer dans les foyers français ?
Depuis vingt ans, le Spasfon occupe le top 10 des médicaments les plus vendus en France. En moyenne, ce sont près de 70 000 boîtes de phloroglucinol qui sont prescrites chaque jour. Comment expliquer ce succès ? Pour rencontrer un succès marketing, il faut une histoire co