Menu
Libération
Alimentation

Edulcorants, sel, gras… Ce qui va changer dans le Nutri-Score à partir du 1er janvier 2024

Alimentationdossier
Le classement de la qualité des aliments fait évoluer son algorithme dès lundi, pour promouvoir des habitudes de consommation plus saines. Plusieurs catégories de produits vont être ajoutées, tandis que d’autres vont voir leurs notes baisser.
Depuis quatre ans, ce classement classe les aliments en cinq catégories, suivant leur qualité nutritive. (aprott/Getty Images)
publié le 31 décembre 2023 à 8h17

Davantage de sévérité. A partir du lundi 1er janvier, le Nutri-Score va évoluer, en adoptant un nouvel algorithme de calcul. En vigueur depuis 2017, ce classement évalue chaque produit de consommation selon ses qualités nutritives, rappelle Santé publique France. Il hiérarchise les aliments de A (la meilleure note) jusqu’à E (la pire), par l’intermédiaire de cinq couleurs.

Cette classification semble avoir été adoptée par les Français, puisqu’en 2021 plus d’un sur deux disait en tenir compte, selon un bilan du gouvernement. Mais seuls 26% des produits alimentaires affichent un Nutri-Score sur leur emballage, d’après l’analyse du cabinet NielsenIQ. Avec de fortes disparités : 19% des produits sucrés contre 54% des surgelés salés.

Quelle évolution pour le Nutri-Score ?

La nouvelle notation, fondée sur les recommandations alimentaires des pays européens, prendra davantage en compte les teneurs en gras, en sucre, en sel et en édulcorant, afin de «promouvoir des choix alimentaires plus favorables à la santé», selon la Direction générale de la santé.

Tous les aliments ne seront pas concernés par ce durcissement, comme les jus de fruits ou les nectars dont les notes resteront globalement inchangées, tandis que de nouveaux produits intègrent ce classement à l’instar des laits d’origine animale ou végétale.

La nouvelle classification vise aussi à «mieux différencier la composition nutritionnelle des boissons selon leur teneur en sucres, en particulier pour les boissons faiblement sucrées, et modifier l’algorithme afin de limiter la substitution des sucres par des édulcorants», argue la Direction générale de la santé.

Des produits rétrogradés

Les sodas, ces gouffres à sucre, en prennent pour leur grade. Ils vont être abaissés au rang D ou E, tandis que même les versions «light» ou «sans sucre» vont passer du rang B au C. A noter que l’eau, «seule boisson recommandée sans réserve par les organisations internationales», rappelle SPF, conserve son rang A. Autres catégories de produits touchées : les produits transformés, les plats cuisinés à chauffer, la viande rouge ou encore les céréales du matin riches en sucre.

A l’inverse, la nouvelle version du Nutri-Score va attribuer de meilleures notes à certaines huiles moins riches en graisses saturées, aux poissons riches en oméga-3 ou aux céréales complètes, selon BFM.

Un «manque de respect des consommateurs»

Sous la menace d’un déclassement, certaines marques ont tout simplement décidé d’enlever le Nutri-Score, qui repose exclusivement sur le volontariat des industriels. C’est notamment le cas de Bjorg, marque française spécialisée dans le bio qui prône une alimentation «saine et équilibrée». En raison de leur teneur en sucre, leurs biscuits et leurs boissons végétales seront rétrogradés à partir du 1er janvier. Pour compenser, l’entreprise mise sur un «planet-score», qui évalue l’impact environnemental du produit.

Dans un message publié sur X (ex-Twitter), le fondateur du Nutri-Score, Serge Hercberg, a dénoncé jeudi un «manque de respect des consommateurs». Et le professeur de nutrition à la fac de médecine de la Sorbonne d’épingler «les sociétés (comme Bjorg) qui abandonnent l’affichage du Nutri-Score pour des raisons de marketing, refusant les décisions des instances de santé publique».