«Des amis me demandent souvent si j’ai peur. Je n’ai pas peur. Mais si quelque chose me fait cauchemarder depuis le début, c’est la situation aux Etats-Unis, où j’ai de nombreux amis. La France vit mal le confinement, mais malgré le climat insurrectionnel des derniers mois, une sorte de résilience existe, qui parcourt le pays, d’où naissent des initiatives solidaires, envers les soignants, envers les personnes âgées… Aux Etats-Unis, la donne est radicalement différente, avec un sociopathe aux commandes, un idiot utile de la Covid, un jour s’amourachant de l’élixir du docteur Raoult : “Les gens n’ont qu’à essayer. Qu’avons-nous à perdre ?”, le lendemain considérant que le pic de l’épidémie est passé et qu’il faut retourner au travail.»
Cette chronique du Journal de Pandémie date du 20 avril 2020, et Libération l’avait illustrée avec cette photo hallucinante d’une horde Maga agglutinée devant les portes fermées d’un bâtiment fédéral de l’Ohio, tandis que Trump exhortait ses fans sur Twitter à «libérer» les Etats dont les gouverneurs tentaient de mettre en place des mesures barrière.
Cinq ans et demi plus tard, mon inquiétude d’alors a radicalement changé de registre. Je craignais alors le pire, et sur le plan médical, comme sur le plan politique,