Menu
Libération
Santé

En 2023, une dégradation «sans précédent» des finances des hôpitaux publics

Le déficit global, qui culmine à 2,4 milliards d’euros selon une étude de la direction statistique des ministères sociaux, s’explique par la sortie des dispositifs de soutien mis en place lors de la crise sanitaire.
Aux urgences du centre hospitalier universitaire de Nantes, début 2024. (Théophile Trossat/Libération)
publié le 22 mai 2025 à 11h04

Les hôpitaux publics ont connu une dégradation de leurs comptes «sans précédent» en 2023, avec un déficit global qui a presque doublé, à 2,4 milliards d’euros, tandis que les cliniques privées voyaient leur rentabilité baisser, selon la Drees, la direction statistique des ministères sociaux. «La très nette détérioration» des comptes des hôpitaux publics «s’explique notamment par la sortie progressive des dispositifs exceptionnels de soutien pour faire face à la crise sanitaire», indique la Drees dans son étude.

Le déficit global de 2,4 milliards d’euros représente 2,3 % des recettes des établissements, soit «une proportion inédite depuis 2005, point de départ des observations», ajoute-t-elle. Du côté de l’endettement, le Ségur de la santé et ses mesures de restauration des capacités financières ont continué de produire leurs effets, avec un endettement qui diminue à 45 % des capitaux permanents.

Une nouvelle hausse prévue en 2024

Mais «la part des établissements surendettés repart à la hausse, sans pour autant retrouver son niveau d’avant-crise [à 36 % en 2023 après 34 % en 2022 et 41 % en 2019]», notent les experts. Les comptes de la Drees font figure de référence mais paraissent toujours avec un certain délai. Pour 2024, la Fédération hospitalière de France prévoit une nouvelle hausse du déficit des hôpitaux publics, qui atteindrait 3,4 milliards d’euros.

Du côté des cliniques privées, à but lucratif, les comptes restent globalement dans le vert en 2023, mais présentent des signes de détérioration. Le secteur présente un bénéfice global de 362 millions d’euros, qui toutefois recule nettement, à 1,8 % des recettes, contre 3,4 % un an auparavant. Par ailleurs, la proportion d’établissements déficitaires augmente, à 32 % en 2023 contre 25 % un an auparavant.