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En 2024, un déficit de l’Assurance maladie plus lourd que prévu

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Dans un contexte d’incertitude politique, la Cnam a présenté ce jeudi le rapport qui sert habituellement de base pour le projet de loi de financement de la sécurité sociale. L’objectif est de réaliser 1,56 milliard d’économies en 2025.
L'accroissement des besoins de santé inhérent au vieillissement de la population et le renchérissement de la charge de la dette jouent sur le déficit. (GARO/Phanie via AFP)
publié le 12 juillet 2024 à 9h21

Plus vraiment de pilotes ni à la santé, ni à Bercy, et une incertitude totale sur la ligne politique qui prévaudra dans les mois à venir. C’est dans ce contexte brumeux que la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) a soumis ce jeudi à son conseil son rapport charges et produits pour 2025, document d’ordinaire socle pour élaborer le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) présenté au Parlement chaque automne. L’institution n’est pas dupe. Vu le retard pris dans l’élaboration du texte de loi pour cause de pétaudière politique, l’attention portée par l’exécutif à ses propositions risque d’être cette année très relative. Néanmoins, c’est pour elle l’occasion de rappeler chacun au réel. Et d’abord sur l’état de ses comptes, avec une bonne et une mauvaise nouvelle.

La bonne : les déficits abyssaux enregistrés par la Sécu entre 2020 et 2022 appartiennent à l’histoire ancienne. Grâce à la «quasi-extinction des dépenses liées au Covid», le trou est à moitié comblé, passant de 21 milliards d’euros en 2021 à 11,1 milliards en 2023. Mais la mauvaise éclipse la bonne : entre l’accroissement des besoins de santé inhérent au vieillissement de la population et le renchérissement de la charge de la dette sous l’effet de la hausse des taux d’intérêt (296 millions en 2023), le déficit sera plus lourd que prévu en 2024 (-11,4 milliards d’euros) et dans les années suivantes. Une situation qui «ne se résorbera pas spontanément sous l’effet des évolutions naturel