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Santé

En Australie, un ver vivant découvert dans le cerveau d’une patiente

Pour la première fois, à l’hôpital de Canberra, des médecins ont découvert et retiré du cerveau d’une patiente un ver vivant de 8 centimètres de long. Un cas inédit qui illustre le danger des maladies transmises des animaux aux humains.
Le ver Ophidascaris robertsi qui a été retiré du cerveau de la patiente australienne. (CDC)
publié le 28 août 2023 à 18h31

«Vous ne devinerez jamais ce que je viens de trouver dans le cerveau de cette dame !» En Australie, un neurochirurgien de l’hôpital de Canberra, le Dr Hari Priya Band, a découvert et retiré un ver de terre long de 8 centimètres, vivant, qui se dandinait depuis sûrement plusieurs mois sous le crâne d’une de ses patientes, rapporte le Guardian dans un article publié ce lundi 28 août. Une première mondiale dont la principale concernée, une sexagénaire admise à l’hôpital alors qu’elle souffrait de multiples symptômes, se serait certainement bien passé. Son cas a fait l’objet d’un article dans la revue Emerging Infectious Diseases (Maladies infectieuses émergentes, ndlr) du Centre pour le contrôle et la prévention des maladies, la principale agence fédérale des États-Unis en matière de protection de la santé publique.

C’est une IRM de son cerveau qui a permis aux médecins de détecter une anomalie, sans qu’ils n’imaginent alors qu’il pouvait s’agir d’un parasite de ce genre. La patiente, hospitalisée pour la première fois à la fin du mois de janvier 2021, avait commencé par souffrir pendant trois semaines de douleurs abdominales, de diarrhées, d’une toux sèche, de fièvre et de sueurs nocturnes, raconte le journal britannique. Quelques mois plus tard, elle s’était également plainte d’oublis récurrents et de troubles dépressifs, qui ont conduit les médecins à examiner son cerveau. Et à faire l’étonnante découverte.

Grâce à l’aide d’un laboratoire de la Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation (CSIRO), l’organisme gouvernemental australien pour la recherche scientifique, les médecins ont ensuite découvert qu’il s’agissait d’un Ophidascaris robertsi, une espèce parasite connue notamment pour sa capacité à se loger à l’intérieur des pythons, mais qui n’avait jusqu’alors jamais été découvert chez un humain.

Alors comment cette transmission a été possible ? La patiente habite près d’un lac où vivent de nombreux serpents. Si elle n’a jamais été en contact direct avec un python, elle a en revanche expliqué qu’elle cueillait régulièrement des plantes et des graminées utilisées en cuisine. Les médecins pensent qu’elle a ainsi pu être infectée en touchant une plante contaminée par le ver parasite via les excréments d’un python hôte.

Les ennuis de la patiente australienne ne se sont pas arrêtés là. Le médecin spécialiste des maladies infectieuses de Canberra qui s’est occupée d’elle a expliqué qu’elle avait dû être traitée afin d’éliminer de potentielles larves susceptibles d’être dans d’autres parties de son corps, comme le foie. Elle souligne à quel point ce premier cas avait mis en évidence «le danger de maladies et d’infections transmises des animaux aux humains».