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Le Libé des animaux

En Charente, des ânes contre le vague à l’âme

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Depuis 2012, une association organise des rencontres entre les petits équidés, dotés d’une grande sensibilité, et des résidents en Ehpad ou des personnes en burn-out. Des interactions en plein champ qui stimulent et réconfortent les visiteurs.
Un âne et une pensionnaire d’Ehpad, le 12 octobre à Coteaux-du-Blanzacais. (Rodolphe Escher/Libération)
par Eva Fonteneau, envoyée spéciale à Coteaux-du-Blazancais (Charente)
publié le 7 décembre 2023 à 20h32

Tous les articles du Libé des animaux, en kiosque les 8, 9 et 10 décembre, sont à lire ici.

Un jour d’automne à Coteaux-du-Blanzacais, petit village charentais. Dans un décor de carte postale où les vallons tutoient le ciel à perte de vue, un troupeau d’ânes broutent frénétiquement une parcelle d’herbe fraîche. Tout à coup, des voix se font entendre au loin, puis de plus en plus distinctement. Les grandes oreilles se dressent aussi vite que les têtes se relèvent, laissant apparaître de larges yeux en amandes, doux et bienveillants. L’air impatient, Nuage, le plus jeune et plus fougueux, prend la tête de la bande. Les voix se rapprochent. Cinq résidentes de l’Ehpad et de l’ESLD (1) de Barbezieux, accompagnées d’aides-soignantes et d’animatrices, prennent place en arc de cercle au milieu de l’enclos. Dans un silence quasi religieux, Claire Couturon, médiatrice animale pour l’association Corps et Anes et maîtresse de cérémonie d’un jour, vient à leur rencontre. Le «bain d’âne» peut commencer.

Avec leurs gabarits aussi variés que les couleurs de leur pelage, dix ânes se mêlent aux visiteuses pour recevoir des caresses. Vagabond, originaire de Provence, file droit sur Michèle, 93 ans, et Bernadette, 94 ans, toutes les deux en fauteuil roulant. Un grand sourire se dessine sur les visages. Hésitantes mais curieuses, elles tendent la main pour toucher son poil. «Qu’il est doux !» s’exclame Be