Passer par la case piqûre, sans attendre un sérum made in France : c’est le message qu’a voulu faire passer le président de Sanofi France, Olivier Bogillot, dans une publication postée lundi sur le réseau social LinkedIn. «C’est maintenant qu’il faut se faire vacciner», a enjoint le responsable, s’adressant aux indécis, alors que le vaccin de son laboratoire n’est toujours pas disponible. «Attendre ne fait qu’augmenter le risque et prolonger la circulation du virus, a-t-il ajouté. Les vaccins autorisés par les autorités sanitaires sont sûrs et efficaces.» Actuellement, 37,5 millions de Français, soit 55,6 % de la population totale, ont un schéma vaccinal complet, selon les chiffres publiés lundi par Santé publique France.
Olivier Bogillot justifie cet appel en rappelant que «les semaines qui viennent seront déterminantes pour la rentrée de septembre». La quatrième vague de Covid-19, poussée par le variant delta, a surpris par l’ampleur des contaminations en pleine saison estivale, notamment en Corse, en Occitanie, en Paca et aux Antilles. La Martinique va connaître à partir de ce mardi soir un nouveau confinement strict. «[Les vaccins] préservent également les hôpitaux d’une nouvelle vague d’hospitalisations évitables, ce qui leur permet, ne l’oublions pas, de se concentrer sur les malades non Covid-19 qui nécessitent des soins», a poursuivi le président de Sanofi.
Lundi, les autorités sanitaires rapportaient 5 775 nouveaux cas détectés en 24 heures contre 5 184 il y a une semaine. Cet indicateur est généralement plus bas le lundi à cause du nombre moins important de tests effectués le week-end. La pression sur les hôpitaux se fait également ressentir avec un nombre d’admissions qui a franchi lundi la barre des 9 000, une première depuis fin juin. Plus de 1 600 patients sont admis en soins critiques.
«Notre vaccin n’arrivera pas avant plusieurs mois»
Dépassé par d’autres laboratoires, qui ont, pour certains, mis sur le marché dès la fin de l’année 2020 des sérums contre le Covid-19, le président de Sanofi reconnaît une nouvelle fois que la sortie d’un vaccin français n’est pas imminente. «Je remercie ceux qui font confiance à Sanofi, mais notre vaccin n’arrivera pas avant plusieurs mois», a admis Olivier Bogillot dans son post. La semaine dernière, le responsable avait indiqué que le vaccin était désormais prévu pour décembre, soit plusieurs mois de retard par rapport au calendrier initial.
Le Vidprevtyn, le vaccin Sanofi Pasteur, est pour le moment en procédure d’«examen continu» avait annoncé le 20 juillet l’Agence européenne des médicaments (EMA), ce qui pourrait ouvrir la voie à une éventuelle demande d’autorisation prochaine dans l’Union européenne. «L’EMA ne peut prévoir de calendrier global mais l’évaluation d’une éventuelle demande devrait prendre moins de temps que d’habitude, en raison du travail effectué durant l’examen continu», avait indiqué l’agence dans un communiqué. Les résultats préliminaires, qui ont conduit à cette nouvelle phase d’essai, «suggèrent que le vaccin déclenche la production d’anticorps qui visent le Sars-CoV-2, le virus qui provoque le Covid-19, et pourraient contribuer à protéger contre la maladie». Le Vidprevtyn s’appuie sur une technologie à base de protéine recombinante, déjà utilisée par Sanofi pour un de ses vaccins contre la grippe.
Si la procédure permet à Sanofi Pasteur de déposer une demande formelle d’autorisation, le Vidprevtyn pourrait ainsi rejoindre les quatre autres vaccins (Pfizer-BioNTech, Moderna, AstraZeneca et Johnson & Johnson) reconnus dans l’Union européenne.
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