Dans la famille Marques Ferreira, l’armoire à pharmacie ne suffit pas. Un panier regorge de médicaments, dont des psychotropes. Cinq différents chaque jour pour Thomas, 16 ans, atteint d’un trouble du spectre de l’autisme (TSA) diagnostiqué à 2 ans. Sa mère, Elodie Marques Ferreira, a accepté que son petit blond aux yeux bleus soit mis sous Risperdal dès l’âge de 4 ans pour son effet calmant. Il s’agit d’un antipsychotique, aussi appelé neuroleptique, à l’origine réservé au traitement de la schizophrénie. Il peut être indiqué en dernière intention en cas d’agressivité persistante chez l’enfant à partir de 5 ans et l’adolescent sur une courte durée, jusqu’à six semaines. Douze ans plus tard, Thomas en avale encore tous les jours.
Dans la cuisine de l’appartement familial situé à Vincennes, le regard doux du garçon s’anime quand il parle d’une de ses passions, les parcs d’attractions. Il connaît le nombre exact de loopings de chaque manège du Parc Astérix. Difficile de l’imaginer en pleine poussée de colère. Quand cela arrive, Thomas prend, selon les périodes, des antipsychotiques comme le Tercian ou, à présent, du Largactil. Il est aussi sous Ritaline, un psychostimulant indiqué pour l’hyperactivité, ainsi que sous Trileptal, un antiépileptique en réalité utilisé «pour limiter son impulsivité», rapporte Elodie Marques Ferreira.
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