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Libération
Reportage

Entre piqûres, pansements et mots rassurants, une journée avec une infirmière libérale des Yvelines

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Les infirmières libérales se mobilisent à nouveau ce jeudi 16 mai dans plusieurs villes de France, pour alerter sur leurs conditions de travail, obtenir plus de reconnaissance et des tarifs revalorisés. «Libération» a suivi l’une d’elles pendant sa tournée, à Poissy.
Une manifestation des infirmiers libéraux devant le siège de l'Assurance Maladie à Paris, le 8 février 2024. (Luc Nobout/IP3)
publié le 16 mai 2024 à 9h00

On pensait que l’outil de travail indispensable d’une infirmière libérale serait sa mallette, remplie de matériel de soins. Mais une matinée avec Muriel Boutet a enterré ce cliché : sans sa Dacia blanche, impossible de naviguer dans les rues de Poissy (Yvelines) et de voir tous ses patients. Exit, aussi, l’image de la blouse blanche – polaire noire et jean sont plus confortables. Ce lundi-là, ses premiers coups de volant la mènent devant l’immeuble de Michelle. 6 h 45. La soignante de 65 ans saute de sa voiture et va vite retrouver sa patiente. Sourires et regards complices. Michelle est atteinte d’une sclérose en plaques et le bas de son corps est paralysé depuis vingt-cinq ans. Depuis, chaque tournée de Muriel débute dans cette petite chambre coquette, sous la lumière tamisée d’une lampe de chevet où lit médicalisé et bureau rempli de médicaments, bandages, protections côtoient des photos de famille. «Oh hisse, attention à ton bassin !» L’infirmière la soulève une première fois. Muriel a beau sembler menue, elle ne montre aucune difficulté, et garde ce sourire qui creuse une fossette sur sa joue. L’habitude.

Avec quarante ans d’exercice libéral à son actif, Muriel l’a vu changer, son métier. Aux prises de sangs, injections intramusculaires ou pansements se mêlent aujourd’hui des act