L’épidémie de chikungunya fait quatre victimes supplémentaires. D’après un nouveau bilan fait par Santé publique France ce mercredi 16 avril, au moins six personnes sont décédées à cause du chikungunya à La Réunion depuis le début de l’année. Toutes ces personnes avaient «plus de 70 ans», étaient «porteuses de comorbidités» et sont mortes entre le 10 et le 30 mars, explique l’agence sanitaire. Le précédent bilan faisait état de deux décès.
Mais Santé publique France affirme que ce nombre pourrait encore grimper puisque «plusieurs décès sont en cours d’investigation quant à l’imputabilité du chikungunya».
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Si l’organisme note que l’épidémie est «toujours en cours», le nombre de nouveaux cas ralenti : 4 913 personnes ont contracté cette maladie transmise par le moustique tigre durant la semaine du 31 mars au 6 avril, contre près de 6 300 la semaine précédente. «Les indicateurs en lien avec le chikungunya en médecine de ville et aux urgences amorcent une baisse ; un recul de deux semaines supplémentaires est nécessaire pour confirmer ou non le passage du pic épidémique», détaille l’agence. Cette diminution est marquée au CHU Sud, l’hôpital du sud de l’île, la région la plus touchée par le chikungunya où l’activité des urgences a chuté de 22 %.
Depuis le début de l’année, plus de 33 000 cas ont été confirmés à La Réunion, mais le nombre réel est considéré comme beaucoup plus élevé. En début de semaine, le directeur de l’Agence régionale de santé (ARS) de La Réunion, Gérard Cottelon, avait estimé à «plus de 100 000» le nombre de Réunionnais touchés par le virus, jugeant le chiffre officiel «faux» car tous les malades ne se font pas dépister. L’île compte près de 900 000 habitants.
Une campagne de vaccination lancée
Depuis la reprise de l’épidémie, 224 hospitalisations de plus de 24 heures ont été enregistrées, dont 196 pour lesquels le chikungunya était le motif d’admission. Parmi ces cas, un quart avait moins de six mois et 46 % plus de 65 ans, précise Santé publique France, alors que 41 cas graves ont été enregistrés pour l’instant.
Il n’existe pas de traitement spécifique contre la maladie, mais une campagne de vaccination a été lancée le 7 mars par le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, venu sur place. Les 40 000 premières doses du vaccin Ixchiq (Valneva) sont destinées à des personnes de 65 ans et plus présentant des comorbidités, qui peuvent se faire vacciner gratuitement. Avant la flambée actuelle, aucun cas de chikungunya n’avait été signalé depuis 2010 à La Réunion. Une grande épidémie avait touché 260 000 personnes et fait 225 morts entre 2005 et 2006 sur l’île.