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Justice

Erreur médicale à la naissance : le CHU de Rennes condamné à verser plus de 2,5 millions d’euros

Le tribunal administratif de Rennes a condamné l’hôpital à verser plus de 2,5 millions d’euros à des parents et à leur enfant handicapé.
Aux urgences du CHU de Pontchaillou de Rennes, le 31 décembre 2024. (Estelle Ruiz/Hans Lucas.AFP)
publié le 18 juin 2025 à 18h20

Plus de 2,5 millions d’euros vont être versés à des parents et à leur enfant handicapé en raison d’une erreur médicale commise à sa naissance. En plus de cette somme, le tribunal administratif de Rennes a condamné le CHU de la ville d’Ille-et-Vilaine vendredi 13 juin à verser des rentes au jeune homme «de façon trimestrielle et annuelle tout au long de sa vie, pour le reste des préjudices», a précisé ce mercredi 18 juin l’une des avocates de la famille, Me Sophie Laceuk.

«Ce sont des dossiers qui sont assez rares, on a peu de dossiers comme ça avec des préjudices aussi importants. Mais les accidents obstétricaux, ça donne toujours des montants très importants», a-t-elle ajouté. Selon l’avocate, cette décision est un «soulagement» pour la famille de la victime, alors qu’elle devra débourser des «dépenses conséquentes» pour l’avenir de leur enfant.

Le jeune homme, né en 1999 au CHU de Rennes, a été victime de «lésions cérébrales majeures» en raison d’une «anoxie», un manque d’oxygène chez le nouveau-né, ayant causé de «très graves séquelles handicapantes corporelles et mentales», selon une décision révélée ce mercredi 18 juin par le quotidien le Télégramme. «La césarienne a été faite avec du retard, ce qui explique que l’enfant est né avec une anoxie extrêmement sévère et un handicap très, très, très sévère», a précisé l’avocate.

Son déficit fonctionnel permanent a été reconnu à hauteur de 95 %, selon le tribunal. Contacté par l’AFP, le CHU de Rennes n’avait pas répondu dans l’immédiat.

«Usés par autant d’années de procédure»

La responsabilité entière du CHU de Rennes pour les «conséquences dommageables de cette anoxie périnatale» avait été reconnue en 2006 par le tribunal administratif.

Quelques années plus tard, lorsque la victime avait atteint sa majorité, les parents ont demandé une «expertise aux fins d’évaluer les séquelles dont leur fils restait atteint et ses besoins d’aide, d’assistance et d’aménagement», d’après la même source.

Pour obtenir une indemnisation définitive, les parents ont dû attendre que l’état de santé de l’enfant soit stabilisé, généralement «autour de 18 ans», a détaillé Me Laceuk.

«C’est vraiment une lutte sur plusieurs années», les parents étant «usés par autant d’années de procédures et autant de sacrifices pour leur enfant», a-t-elle ajouté.