
Reportage
Etre jeune avec un cancer : à l’institut Gustave-Roussy, la vie «chamboulée» des patients de l’unité 13-25 ans
Un coup à droite, un coup à gauche ; Timothée enchaîne les mouvements, au rythme dicté à l’écran de télé. Le tube de sa perfusion bouge légèrement. Sous le regard attentif de Robin Sutra Del Galy, son coach en blouse blanche. Aujourd’hui, c’est Fitness boxing – un jeu de sport sur console. «Encore vingt secondes, ça va aller ?» L’ado de 17 ans reprend son souffle sur une chaise, éponge son visage. Sourire satisfait. Le cancer n’a pas totalement eu raison de ses mouvements. «C’est important de continuer à bouger, à ton rythme, insiste l’enseignant en activité physique adaptée à ses côtés. Ça réduit les effets secondaires des traitements, limite la perte de muscles…»
Avant, Timothée allait à la salle, faisait de l’aviron. Mais comme sa mère avant lui, son frère aussi, le diagnostic est tombé l’année dernière. Au printemps 2024, première opération de la glande surrénale (juste au-dessus du rein). «Je suis resté un mois alité à l’hôpital, ça m’a atteint moralement. Maintenant, dès que je suis en état, je bouge.» Nouvelle intervention en octobre, pour une tumeur au cerveau. Aujourd’hui, la surrénale a récidivé, des métastases touchent d’autres organes. Mais l’ado ne veut pas être du genre abattu. Quand il raconte sa vie ici, à Gustave-Roussy, il garde le sourire, tourne parfois la tête vers son père. Il peut passer des heures dans cette pièce où jeux vidéo, de société, mangas, BD, baby-foot cohabitent. Avec d’autres compagnons du service, sous le