«L’échec total.» Voilà, en deux mots, le regard que porte le professeur Stéphane Gaudry, réanimateur à l’hôpital Avicenne de Bobigny (Seine-Saint-Denis), sur le projet des évacuations sanitaires de malades graves du Covid-19 hors de l’Ile-de-France, porté par le gouvernement. Il n’est pas le seul. «Le dispositif est quasi à l’arrêt», résume Frédéric Adnet, directeur médical du Samu de Seine-Saint-Denis. «On peut dire que le projet est aujourd’hui à l’eau», confirme le réanimateur Alexandre Demoule, chef de service à la Pitié-Salpêtrière, à Paris. Il y a trois semaines, le gouvernement avait pourtant présenté ces transferts (dits «Evasan») comme une pièce maîtresse pour endiguer le risque de saturation des services de réanimation de la région.
Lors de sa conférence de presse hebdomadaire, le 11 mars, le ministre de la Santé Olivier Véran avait fixé des objectifs «importants» et indiqué que des «dizaines, voire de centaines de patients» franciliens seraient rapidement évacués. Le 14 mars, sur le tarmac de l’aéroport d’Orly, c’est le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, qui annonçait «probablement