«Quand j’ai revu les habitués des ateliers, j’ai remarqué qu’ils étaient très tendus. Ils avaient perdu l’entraînement, l’habitude des contacts sociaux». Ehlios Dy, président.e de l’association A petits pas, est formel.le. Le virus, la pandémie, les confinements, qui ont chamboulé la vie de tout un chacun depuis le printemps 2020, ont eu des répercussions encore plus fortes pour les personnes souffrant d’anxiété sociale. Ehlios, la vingtaine, petit gabarit débordant d’énergie, est iel-même [pronom non genré] un.e ancien.ne phobique sociale, une pathologie qui se définit par le fait d’avoir des «pensées négatives vis-à-vis des interactions sociales».
A l’époque, iel s’en est sorti.e par des thérapies et par des cercles de parole mais il lui restait une timidité qu’iel s’est employé.e à faire disparaître par l’improvisation théâtrale. «Quand j’ai commencé, je me faisais violence parce que j’étais avec des personnes extraverties, ouvertes. Je me rabaissais sans cesse mais j’ai tenu par passion», se rappelle-t-iel. Cette jeune personne au visage poupon derrière ses grandes lunettes rondes a donc décidé de mettre en place des groupes de théâtre non mixtes, réservés et adaptés aux anxieux sociaux dont iel a commencé par limiter le nombre des participants à six.
Ce dimanche, ils sont trois dans une salle d’un vieux bât