Ne pas être à nouveau pris de court par une pandémie. Face aux incertitudes que suscitent la grippe aviaire et sa transmission entre animaux et humains, l’Union européenne a choisi de tabler sur la prévention : elle annonce, ce mardi 11 juin, avoir conclu un contrat qui lui permettra d’acheter des vaccins du laboratoire britannique Seqirus au nom des Etats membres. Le produit est censé prévenir la contamination des êtres humains. Quinze Etats membres de l’UE et de l’Espace économique européen participent à cet achat en commun, précise la Commission européenne. La France et la Finlande en font partie, mais pas l’Allemagne.
Le contrat-cadre conclu par l’Autorité européenne de préparation et de réaction en cas d’urgence sanitaire permettra à chaque Etat participant «de commander des vaccins en fonction de ses besoins» afin de «prévenir la propagation ou l’apparition de foyers potentiels». De premiers acheminements sont déjà «en cours de préparation» vers la Finlande, et des envois «vers d’autres pays» suivront.
Trois contaminations humaines aux Etats-Unis
Ces doses pourront être acquises sous quatre ans, avec une option pour 40 millions de doses supplémentaires. Elles seront destinées aux «personnes les plus exposées» à la transmission potentielle de la grippe aviaire par les oiseaux ou les animaux, comme les travailleurs des élevages de volailles et les vétérinaires.
Lire aussi
Le vaccin de Seqirus est pour le moment le seul autorisé dans l’UE contre la grippe provoquée chez l’humain par les souches H5 du virus de la grippe aviaire. Pour rappel, deux virus de ce type sont actuellement très surveillés : d’abord, H5N1, dont une souche très contagieuse massacre la biodiversité depuis 2020 et se propage depuis mars dans les élevages bovins aux Etats-Unis. A ce jour, trois contaminations humaines, tous des travailleurs en contact de troupeaux infectés, ont été répertoriées dans le pays. Une autre personne atteinte a aussi été recensée en Australie. Il y a aussi le virus H5N2, dont des cas ont été découverts en mars chez des volailles d’élevage, dans l’ouest du Mexique : l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a signalé début juin la mort du premier cas humain identifié –, tout en soulignant qu’il s’agissait d’un «décès multifactoriel».
Des deux virus, c’est surtout la souche H5N1 qui inquiète les scientifiques. Ils craignent des mutations plus dangereuses, favorisées par sa circulation importante dans de nombreuses espèces animales. Si bien que l’OMS a appelé la semaine dernière à renforcer le réseau de détection mondial. Pour le moment, aucune infection d’humain à humain n’a été relevée.