Forcément, «l’appréhension». Farida C., 51 ans, n’a jamais mis les pieds dans un tribunal. Le seul dédale qu’elle connaisse est celui de l’hôpital. Les seules procédures qu’elle maîtrise sont médicales. Et puis d’ordinaire, c’est l’intimité des patients qui est mise à nu entre ses mains. Pas la sienne dans celles de la justice. «Si on m’avait dit un jour que je serais exposée et jugée aux yeux de tous, moi, la pudique… introduit-elle. J’ai toujours vécu honnêtement. Et me voilà dans cette trajectoire totalement hors des clous.» Farida C. est infirmière-cadre de santé au centre hospitalier Paul-Brousse de Villejuif (Val-de-Marne). Ce lundi, elle doit se présenter devant la 29e chambre correctionnelle du tribunal de Paris, où elle comparaît pour «outrages», «rébellion» et «violences sans incapacité temporaire de travail» sur personne dépositaire de l’autorité publique. Les faits remontent au 16 juin 2020, lors d’une grande mobilisation post-confinement des soignants dans la capitale. La prévenue confesse ne «même pas se questionner» sur d’éventuels regrets quant à ses actes. C’est fait. Alors à quoi bon ? Paroles d’opiniâtre : «Je n’ai rien fait de grave. Moi, j’étais légitime dans cette manif. Mon geste était légitime, ma colère était légitime.»
L’événement du printemps a été capturé par une myriade de vidéos diffusées sur les réseaux sociaux. Farida C. se trouve place des Invalides. Il est à peine 17 heures. L’esplanade est dev