Emilie (1) habite le quartier du Sentier, dans le cœur de Paris, depuis vingt ans et elle le redécouvre apaisé ces derniers jours. La conséquence de la fermeture provisoire d’un Centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues (Caarud), pour des raisons de sécurité, lundi 28 avril. «L’exercice des missions de santé publique, dont le bien-fondé n’est pas contesté, est rendu impossible», explique l’Agence régionale de santé (ARS), dans un communiqué publié le même jour. Situé au 76 rue de Cléry (IIe arrondissement), ce lieu permettait, depuis octobre 2024, d’accueillir des usagers de drogues pour leur proposer un accompagnement social, en plus de délivrer du matériel comme des seringues et des pipes à crack propres.
Mère d’une fille de 9 ans, Emilie fait partie du collectif de riverains crée il y a quelques mois, lorsque la situation s’est détériorée. «J‘habite à deux pas de la rue de Cléry et tout près du boulevard Bonne Nouvelle, grosse zone de consommation dans cet arrondissement. Alors, même si on est habitués à voir la misère depuis l’installation du centre, ma rue a été envahie. J‘avais la trouille. Ils [les usagers de drogue] étaient en manque de contrôle, se battaient, déféquaient