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Interview

Financement de la Sécurité sociale : «Les propositions du gouvernement sont contraires au principe de solidarité»

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En voulant transférer une partie des dépenses de santé du public vers le privé dans le budget de l’an prochain, l’exécutif risque d’accroître les inégalités d’accès aux soins, alerte l’économiste de la santé Brigitte Dormont.
«En 2022, la France consacrait à la santé 12,1% de son PIB, contre 12,7% pour l’Allemagne et 16,6% pour les Etats-Unis», souligne l’économiste Brigitte Dormont. (Philippe Merle/AFP)
publié le 19 octobre 2024 à 9h14

Allons-nous basculer de notre système solidaire de protection sociale vers un modèle plus libéral à la main des mutuelles et complémentaires privées ? Le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025, examiné à compter de lundi 21 octobre par la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, et qui sera débattu en séance publique le 28 octobre, a réveillé l’inquiétude des associations de malades comme des syndicats. C’est que, pour freiner l’envolée des dépenses publiques de santé, le gouvernement Barnier propose de décharger la Sécurité sociale d’une partie de ses remboursements vers le secteur assurantiel privé.

C’est vrai de la baisse envisagée du plafond d’indemnisation des arrêts de travail. Mais, pour l’économiste de la santé Brigitte Dormont, la hausse envisagée du ticket modérateur sur les consultations médicales est plus préoccupante encore. Selon cette professeur émérite à l’université Paris Dauphine-PSL, une telle mesure ne peut que creuser un peu plus les inégalités d’accès aux soins. Surtout, elle va accentuer la différence de traitement entre assurés sociaux,