Les laboratoires pharmaceutiques ont-ils privé les pays pauvres d’un accès rapide au vaccin ? C’est l’accusation que porte Amnesty International dans un rapport publié ce mercredi. Intitulé «Une double dose d’inégalité. Les laboratoires pharmaceutiques et la crise des vaccins contre le Covid-19», le document pointe la responsabilité des fabricants dans le déploiement inéquitable des vaccins sur la planète : «De leurs décisions commerciales, qui ont donné la priorité à un nombre réduit de pays riches, tout en empêchant d’autres entreprises de produire leurs propres vaccins, il a résulté une pénurie de vaccins prévisible, mais artificiellement créée, dans le reste du monde», estime l’ONG qui rappelle qu’à ce jour, moins de 10 % des populations des pays à revenu faible ou à revenu intermédiaire inférieur sont entièrement vaccinées.
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Pour étayer leur propos, les experts d’Amnesty ont évalué les politiques commerciales et de distribution des six plus grands fournisseurs de vaccins. Soit AstraZeneca, BioNTech, Pfizer, Johnson & Johnson, Moderna, et Novavax. Le bilan est édifiant. Alors que seule une large coopération internationale pouvait permettre de satisfaire rapidement le besoin planétaire de dose, les laboratoires n’ont eu de cesse que de préserver leur pré carré. «En dépit des milliards de dollars de financement public et des précommandes qu’ils ont reçus, qui ont de fait éliminé les risques normalement associés à la mise au point d’un médicament, les laboratoir