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Libération
Disparition

Françoise Hardy, mort d’une artiste engagée pour le droit à mourir

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La chanteuse, morte à 80 ans après des années de combat contre un cancer, défendait depuis toujours l’euthanasie. En décembre, elle avait adressé à Emmanuel Macron une lettre le pressant d’avancer sur l’aide légale à mourir et l’appelant à «l’empathie».
Francoise Hardy, ici en 2010, se disait «à fond pour l’euthanasie» depuis ses 23 ans. (Photothèque Lecoeuvre/Collection ChristopheL. AFP)
publié le 12 juin 2024 à 17h01

Françoise Hardy s’est éteinte sans savoir si son vœu serait un jour exaucé. Usée par un cancer du système lymphatique, l’icône de la chanson française, qui espérait pouvoir «partir de façon rapide, sans de trop grosses épreuves, comme l’impossibilité de respirer», bataillait de longue date en faveur de la légalisation de l’euthanasie. Dans une lettre poignante au chef de l’Etat reproduite le 11 décembre 2023 dans la Tribune Dimanche, l’ancienne compagne de Jacques Dutronc en avait appelé à «l’empathie» d’Emmanuel Macron : «Nous espérons que vous allez permettre aux Français très malades et sans espoir d’aller mieux, de faire arrêter leur souffrance quand ils savent qu’il n’y a plus aucun soulagement possible.»

«L’insupportable déchéance du corps»

Françoise Hardy, «à fond pour l’euthanasie» depuis ses 23 ans, parle d’expérience. Dans le Désespoir des singes… et autres bagatelles, livre mémoire publié en 2009, la chanteuse avait levé le voile sur l’aide alors illégale dont sa mère, Madeleine, atteinte de la maladie de Charcot, avait pu bénéficier. «Ma mère a eu beaucoup de chance que son médecin lui trouve un médecin hospitalier qui l’a euthanasiée avec ma collaboration quand elle ne pouvait aller plus loin dans cette horrible maladie incurable», raconte-t-elle à Femme actuelle, confiant être habitée par l