Une occasion unique d’expérimentation. Alors que la France est confinée pour la première fois de son histoire, Pierre Mercklé, professeur de sociologie à l’université de Grenoble Alpes, pressent qu’«il se passe quelque chose d’inédit dans la société». En avril 2020, dans le cadre du programme de recherche Panelvico, il met un questionnaire en ligne à l’adresse des citoyens astreints à domicile, de sorte à identifier les changements de sociabilité qu’occasionne la crise sanitaire. Une initiative qui devient un objet d’étude au fil des soubresauts de la politique de freinage du virus mise en place par le gouvernement. Des travaux qui attestent de la forte résilience du corps social mais aussi «de traces potentiellement inquiétantes» laissées par la crise sanitaire.

Les confinements et les restrictions de circulation qui ont émaillé l’année 2020 ont-ils eu des conséquences sociales durables ?

Il est encore un peu tôt pour tirer des conclusions définitives, tant certaines de ces conséquences vont produire des effets à bas bruit sur le long terme. Nous commençons tout juste à analyser les réponses aux questionnaires que