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Gestion du Covid-19 : Agnès Buzyn convoquée avant une possible mise en examen

La pandémie de Covid-19 en Francedossier
L’ex-ministre de la Santé, qui avait quitté son poste au début de la pandémie en février 2020, est convoquée à la Cour de justice de la République ce vendredi dans le cadre de l’enquête sur la gestion de la pandémie par le gouvernement.
Agnès Buzyn au Sénat pour une audience de la commission d'enquête sur la gestion de la pandémie, le 23 septembre. (Stéphane de Sakutin/AFP)
publié le 9 septembre 2021 à 12h02

Agnès Buzyn, ministre de la Santé qui avait démissionné mi-février 2020 au début de l’épidémie de Covid-19, est convoquée ce vendredi à la Cour de justice de la République (CJR) à Paris en vue d’une possible mise en examen, a appris l’AFP ce jeudi de source judiciaire, confirmant une information du Monde.

«Abstention volontaire»

Cette convocation à la CJR, seule juridiction habilitée à juger des ministres dans l’exercice de leur fonction, a lieu dans le cadre de l’enquête menée depuis juillet 2020 sur la manière dont le gouvernement a géré cette épidémie. Selon le Monde, les juges viseraient notamment l’absence d’anticipation du ministère de la Santé face à l’arrivée du virus. Elle pourrait ainsi être mise en examen pour «abstention volontaire de combattre un sinistre», ainsi que pour «mise en danger de la vie d’autrui».

Agnès Buzyn avait quitté son poste au début de l’épidémie, pour devenir candidate pour La République en marche (LREM) aux municipales à Paris, en remplacement de Benjamin Griveaux. A son départ du ministère, le 16 février 2020, elle avait vanté le protocole mis en place : «Je tiens à rassurer les Français et à leur dire que le dispositif opérationnel de gestion du coronavirus est solide. Je me suis assurée que tout était en place», soulignant que les mesures «prises ces dernières semaines sont efficaces» et que le système de santé français est «capable d’absorber le risque auquel nous faisons face». Depuis un an et demi, l’épidémie a fait 115 000 morts en France.

Après son son audition ce vendredi, Agnès Buzyn peut être mise en examen ou ressortir sous le statut plus favorable de témoin assisté, si elle parvient à convaincre les juges qu’il n’existe pas suffisamment d’indices graves ou concordants pouvant être retenus contre elle.

«C’était une mascarade»

A l’issue des municipales à Paris, qui avait été un énorme échec pour les marcheurs puisque Buzyn n’avait obtenu que 13 % des voix au deuxième tour, loin derrière Anne Hidalgo et Rachida Dati, elle avait décrit l’organisation de cette élection en pleine diffusion du Covid-19 comme une «mascarade». «Depuis le début je ne pensais qu’à une seule chose : au coronavirus. On aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade. La dernière semaine a été un cauchemar. J’avais peur à chaque meeting. J’ai vécu cette campagne de manière dissociée», avait-elle confié au Monde.

Au début du mois de janvier dernier, après s’être éloignée de la vie politique française, l’ancienne ministre a intégré le cabinet du directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), à Genève. Dans le même dossier, le successeur d’Agnès Buzyn, Olivier Véran, devrait lui aussi être convoqué par la Cour de justice de la République «dans les semaines à venir», selon Le Monde. L’actuel ministre de la Santé se verrait notamment reprocher la gestion du stock de masques au début de l’épidémie.