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Libération
Le portrait

Ghada Hatem, gyn tonique

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Violences sexuellesdossier
La gynécologue franco-libanaise dirige la Maison des femmes à Saint-Denis, entre IVG, chirurgie réparatrice et levée de fonds.
Ghada Hatem, à Saint-Denis le 29 mai. (Cyril Zannettacci/Vu pour Libération)
par Nathalie Rouiller et photo Cyril Zannettacci. Vu
publié le 29 juin 2021 à 19h48

Il est 5h30. Vincennes s’ébroue et Ghada Hatem, gynécologue-obstétricienne, s’éveille. La paupière bat encore de l’aile que déjà les billes azur se focalisent sur les photos de sa petite-fille de 10 mois et les infos des matinaliers. Le premier d’une longue lignée de cafés avalé, la Franco-libanaise se met à sa gym, cet «espoir d’exercice» que le Covid et sa «flemme intense» ont réduit à sept minutes. Consciente qu’en vingt-quatre heures elle foulera aux pieds tous les principes de la diététique, elle tourne la page des vœux pieux et, le ventre vide mais ses rosiers arrosés, enfourche son vélo électrique ou prend le volant. Quand la Seine-Saint-Denis embouchonne vers la capitale, elle cingle à contre-courant vers l’hôpital Delafontaine de Saint-Denis et sa plus belle mise au monde, cette Maison des femmes qui date de 2016 et dont l’extension est inaugurée ce mercredi.

Sous la toiture circonflexe du bâtiment central se croisent des fracassées d’envergure. Coups, viol, inceste, excision… le panel des maltraitances est large. Qu’elles soient françaises ou migrantes aux visages raturés par l’errance, ados ou vieillissantes, toutes viennent quémander avis et secours. La structure s’est agrandie. Aux 250 m² initiaux se sont ajoutés un bloc opératoire et une salle de jeux pour occuper les marmots et permettre aux mères de parler plus librement. Le fil conducteur de la métamorphose ? Réunir en un seul lieu, gynécologues, psychologues, juristes, traducteurs, etc. Offrir