Une étape supplémentaire dans la santé sexuelle des jeunes. En plus des capotes gratuites, les moins de 26 ans n’auront plus besoin d’une ordonnance pour se faire dépister gratuitement en laboratoire contre quatre infections sexuellement transmissibles (IST) à partir du 1er septembre. Il s’agit de l’hépatite B, la syphilis, l’infection à chlamydia et la gonorrhée : elles font partie des IST les plus fréquentes et sont des maladies bactériennes qui peuvent être guéries lorsqu’elles sont diagnostiquées.
La mesure avait été annoncée en septembre 2022 et inscrite dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2023. Un arrêté devait ensuite préciser la liste des IST concernées ; le texte vient d’être publié, le 8 juillet. Jusqu’à présent, seul le dépistage du VIH était pris en charge pour tous, sans ordonnance ni avance de frais, depuis 2022.
A partir de septembre, toute personne de moins de 26 ans pourra venir en laboratoire pour se faire dépister, sans passer par la case médecin, gynécologue ou sage-femme. A son arrivée, il devra d’abord remplir un questionnaire – principalement sur ses symptômes, ses pratiques sexuelles et ses vaccins. Les résultats permettront «au biologiste médical d’orienter le patient vers les dépistages les plus pertinents et les modalités d’auto-prélèvement les plus adaptées, au regard de ses pratiques sexuelles et conformément aux recommandations scientifiques». Si le test s’avère positif, le biologiste médical recevra ou appellera le ou la patiente pour l’orienter vers la structure de soins adaptée. Concernant les mineurs qui n’auraient pas le consentement d’un titulaire de l’autorité parentale, ils seront redirigés dans un centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic.
«On peut être porteur sans se sentir malade»
Une telle mesure vise à faciliter et augmenter le nombre de dépistages, primordiaux dans la prévention de la transmission de ces maladies. D’autant qu’on «peut être porteur d’une IST sans se sentir malade, sans présenter de symptômes et donc la transmettre sans s’en rendre compte», souligne l’Assurance Maladie sur son site. En 2022, selon les dernières données de Santé publique France, 2,6 millions de personnes ont bénéficié au moins une fois d’un dépistage remboursé d’une infection à chlamydia trachomatis, 3 millions d’un dépistage d’une infection à gonocoque et 3,1 millions d’un dépistage de la syphilis.
Depuis le début des années 2000, les IST d’origine bactérienne recommencent à augmenter dans les pays occidentaux, après un recul pendant vingt ans dans le sillage de l’épidémie de sida. En mars, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies a alerté sur l’augmentation «inquiétante» des IST en Europe. En 2022, les cas de gonorrhée ont bondi de 48 %, avec 70 881 cas dans l’Union européenne, ceux de syphilis accusent une hausse de 34 % (35 391 cas) et ceux de chlamydia de 16 % (216 508 cas).