Quel est le comble pour un steward d’Air France dégarni ? Se retrouver dans un charter de chauves. C’est le cas de Mounir (1), le 19 septembre, de retour d’Istanbul dans un vol opéré par Turkish Airlines. L’homme de 53 ans, bandeau blanc autour de la tête, a pris soin de réserver son billet retour auprès de la compagnie turque – réorthographiée Turkish HairLines sur les réseaux sociaux, en référence aux rangées de passagers au crâne boursouflé après avoir subi une greffe de cheveux. Hors de question de croiser ses collègues.
En 2023, plus de 1,5 million d’étrangers ont choisi la Turquie comme destination de tourisme médical, selon un organisme public dépendant du ministère de la Santé turc. «Les ministères de la Santé et du Tourisme se sont associés pour encourager le tourisme esthétique dans les années 2000. Le message était “Venez visiter Sainte-Sophie puis réalisez votre opération chirurgicale”. Après le Covid-19, l’activité a explosé, surtout celle des greffes capillaires, très lucrative», constate Aysecan Terzioglu, anthropologue médical, professeure à l’université Sabanci d’Istanbul.
Un nouveau type de voyage «tout compris» se développe. La veille, au petit matin, Mounir a été conduit en van noir Mercedes depuis son hôtel cinq étoiles jusqu’à la clinique spécialisée en implants capillaires, Smile Hair, située à qu