Il sera possible de se vacciner contre la grippe un mois de plus. Ainsi la campagne de vaccination qui devait s’achever le 31 janvier est prolongée jusqu’au 28 février, annonce la Direction générale de la santé ce mercredi 22 janvier. «Les personnes fragiles sont invitées à se faire vacciner sans attendre», insiste-t-elle dans son communiqué. Et pour cause : selon les dernières données de Santé publique France, l’épidémie circule sur tout le territoire «à un niveau d’intensité élevé dans toutes les classes d’âge». Et si l’activité dans les cabinets de ville comme à l’hôpital se stabilise ou diminue chez les plus de 15 ans, la circulation «intense» parmi les enfants pourrait «entraîner une reprise à la hausse» chez les adultes «dans les prochaines semaines», prévient Santé publique France.

Plus de 2 400 personnes ont été hospitalisées après être passées aux urgences pour syndrome grippal, entre le 13 et le 19 janvier. Près de 6 sur 10 avaient au moins 65 ans, tranche d’âge qui fait partie des plus à risques de formes graves aussi surreprésentées dans les morts. Elles sont donc particulièrement ciblées par la campagne vaccinale – au même titre que les malades chroniques, les personnes immunodéprimées et enceintes, leur entourage et les professionnels de santé. «L’objectif est avant tout de protéger les plus fragiles contre les formes sévères», insistait début janvier auprès de Libération Anne-Claude Crémieux, présidente de la commission technique des vaccinations de la Haute Autorité de santé. Si trois souches du virus circulent actuellement - situation inhabituelle qui peut expliquer pourquoi tous les âges sont si touchés -, «il semble que le vaccin soit bien adapté à au moins deux d’entre elles» pour prévenir le risque d’infection, ce qui le place «dans la moyenne des années précédentes».

«La vaccination contre la grippe est prise en charge à 100 %» pour ceux à qui elle est recommandée, insistent également les autorités. Face aux problèmes de stock remontés localement par certaines pharmacies, comme en Provence-Alpes-Côte-d’Azur, «des doses complémentaires sont mises à disposition des officines qui ont fait part de leur besoin d’approvisionnement supplémentaire».

En attendant d’être vaccinés ou d’avoir la protection conférée par l’injection – qui prend une dizaine de jours –, les autorités rappellent les précautions à prendre pour protéger les plus à risques : lavage régulier des mains, masque en cas de symptômes ou pour les plus fragiles, qui doivent aussi éviter les grands rassemblements. Au 30 novembre, 35,2 % des personnes ciblées par la campagne avaient reçu l’injection – 41 % chez les personnes de plus de 64 ans, 19 % chez celles à risques de moins de 65 ans. La couverture était, à la même date, moins importante que l’année dernière.