Comment survivre à l’horreur, aux massacres, aux viols, aux tortures, aux bombardements, à la destruction de son quartier, de sa maison, de son foyer ? Comment surmonter l’effroi face aux images insoutenables des crimes du Hamas et de l’impitoyable riposte de Tsahal relayées sans retenue par les réseaux sociaux ? Redoutant les conséquences neuropsychologiques du conflit israélo-palestinien sur les populations civiles, la fondation Fondamental, spécialisée dans le dépistage et le traitement des troubles psychiatriques, se mobilise. Sous l’impulsion de sa directrice générale, Marion Leboyer, cheffe du service psychiatrie au CHU Henri-Mondor de Créteil (Val-de-Marne), elle vient de mettre en ligne peaceofminds.info, une plateforme d’accompagnement et de soutien psychologique, gratuite et disponible en quatre langues (hébreu, arabe, français, anglais). Objectif : venir en aide aux personnes, exposées directement ou indirectement à la violence, qui ont le sentiment de perdre pied.
«Les situations de guerre ou l’exposition répétée à des images ou récits insoutenables font voler en éclat le sentiment de sécurité et d’invulnérabilité, explique Coraline Hingray, psychiatre au CHU de Nancy et spécialiste des troubles de stress post-traumatique, qui a piloté le projet. Non canalisés, le désespoir, la colère, le sentiment d’impuissance peuvent déclencher des pathologies psychiques, anxiété, dépression ou symptômes de stres