Une petite tache blanche sur le visage. C’est en la découvrant, il y a vingt ans maintenant, que les parents de Marie (1) ont décidé de l’emmener chez le dermatologue. Le mot est posé : il s’agit du «vitiligo», qui touche un million de personnes en France. Cette maladie auto-immune provoque l’apparition de taches dépigmentées sur la peau, qui progressent de manière plus ou moins importante avec le temps et selon les patients. Du haut de ses trois bougies à l’époque, Marie n’y comprend pas grand-chose. Pendant une longue partie de sa scolarité, elle passe ses récréations seule. «Mes camarades ne voulaient pas jouer avec moi, ils pensaient que j’étais contagieuse», rembobine la juriste de 23 ans.
Ce souvenir fait écho aux résultats d’une étude publiée en février 2024 par l’Institut français d’opinion publique (Ifop). 31 % des jeunes craignent que le vitiligo soit contagieux, alors qu’il ne l’est pas. Pire encore : seuls 34 % des collégiens accepteraient un contact physique avec une personne atteinte de vitiligo, et seuls 38 % accepteraient d’interagir avec elle.