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Harcèlement scolaire et vitiligo : «On me disait que je ressemblais à une vache, qu’il ne fallait pas me toucher»

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A l’occasion de la journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire, «Libération» donne la parole aux jeunes atteints de cette maladie qui dessine des tâches dépigmentées sur la peau. A l’école, les discriminations restent très présentes à l’encontre des porteurs de cette pathologie.
Selon une étude de l'Ifop, 31 % des jeunes craignent que le vitiligo soit contagieux, alors qu’il ne l’est pas. (FluxFactory/Getty Images)
publié le 7 novembre 2024 à 7h10

Une petite tache blanche sur le visage. C’est en la découvrant, il y a vingt ans maintenant, que les parents de Marie (1) ont décidé de l’emmener chez le dermatologue. Le mot est posé : il s’agit du «vitiligo», qui touche un million de personnes en France. Cette maladie auto-immune provoque l’apparition de taches dépigmentées sur la peau, qui progressent de manière plus ou moins importante avec le temps et selon les patients. Du haut de ses trois bougies à l’époque, Marie n’y comprend pas grand-chose. Pendant une longue partie de sa scolarité, elle passe ses récréations seule. «Mes camarades ne voulaient pas jouer avec moi, ils pensaient que j’étais contagieuse», rembobine la juriste de 23 ans.

Ce souvenir fait écho aux résultats d’une étude publiée en février 2024 par l’Institut français d’opinion publique (Ifop). 31 % des jeunes craignent que le vitiligo soit contagieux, alors qu’il ne l’est pas. Pire encore : seuls 34 % des collégiens accepteraient un contact physique avec une personne atteinte de vitiligo, et seuls 38 % accepteraient d’interagir avec elle.

Face à ce constat, un groupe d’experts