Quatorze heures aux Invalides, Paris. Ciel bruineux, fanfare histoire d’égayer les cœurs et soutenir les esprits. Plusieurs milliers de manifestants (environ 6 000 selon les syndicats, 2 100 selon la préfecture de police), soignants pour la plupart, réunis pour le sauvetage d’un hôpital public délabré, prennent le chemin du ministère de la Santé, avenue de Ségur. Maryse, infirmière de 50 ans, est de ceux-là. Elle chante : «On est là, on est là, même si Véran ne veut pas, nous on est là !» Elle travaille dans le service de maternité de Tenon, établissement de l’AP-HP du XXe arrondissement. «Dans tous les étages de l’hôpital, mes collègues sont en souffrance, des lits sont fermés, les plannings sont à trous par manque de personnel. En chirurgie, rendez-vous compte, il n’y a plus que six blocs opératoires ouverts, alors que nous en avions douze auparavant. En vingt-cinq ans de métier, tout n’a fait qu’empirer», soupire-t-elle. A ses côtés, Hélène, collègue manipulatrice radio, autant d’ancienneté et de rancœur accumulées, porte dans son dos une pancarte sur laquelle il est écrit : «Marre d’être prise pour une quiche».
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