Les cris des mouettes résonnent au-dessus des centaines de baigneurs de la plage du Touquet (Hauts-de-France), ce mardi 12 août. Parmi eux, un groupe attire le regard, derrière un fauteuil amphibie aux flotteurs jaune vif, le Tiralo. Trônant dessus, Emma Antoine s’amuse dans les vagues, entourée de ses proches. Atteinte du syndrome de Pitt-Hopkins, provoquant une déficience intellectuelle, un défaut de la parole, des problèmes d’ouïe et de vue, ainsi qu’une mobilité réduite, la jeune femme de 26 ans ne peut se baigner qu’avec cet équipement spécifique.
Pour son père, Hervé Antoine, emmener sa fille à la plage reste «très physique». Il faut se mettre à deux pour tenir le Tiralo et éviter qu’Emma ne bascule. Surtout quand son neveu de deux ans, Tidiane, décide de monter avec elle pour profiter de la houle. Sur le fauteuil amphibie, le duo rit, avalant de grandes gorgées d’eau salée à chaque vague.
«Je ne m’étais pas baigné depuis dix ans»
Si cette baignade est aujourd’hui possible, c’est que le Touquet fait partie des 144 villes de France reconnues par le label de l’association Handiplage. Un dispositif qui vise à rendre la plage accessible aux personnes à mobilité réduite. Quatre niveaux de certification sont décernés : le Touquet a obtenu le quatrième, le plus élevé. Pour trouver le dispositif sur la plage de sable de 6 kilomètres, il faut chercher les oriflammes floquées «Handiplage», près de la limite nord de la zone de