Moins de quatre jours après avoir reçu 92 échantillons positifs au Covid-19, le généticien Philippe Froguel publie ses résultats : au 8 février, le variant anglais était responsable de 26 % des cas de contaminations dans la métropole lilloise et le variant sud-africain de 6 %. Une pierre dans le jardin des laboratoires de virologie alors que Santé publique France n’a toujours pas publié les résultats consolidés du séquençage des variants de l’enquête flash du 27 janvier.
Avez-vous désormais la certitude que les variants anglais et sud africains circulent dans la métropole de Lille ?
Absolument. En tant que responsable de la plateforme lilloise publique de séquençage du génome humain, je dispose du matériel et du personnel qualifié pour séquencer les prélèvements PCR. J’ai voulu donc en avoir le cœur net. Nous avons puisé dans nos crédits de recherche pour nous procurer auprès d’un laboratoire privé de ville puis séquencer 92 échantillons de PCR positifs prélevés dans la métropole en début de semaine dernière. Conclusion : 24 % des contaminations sont dues aux variants anglais. Plus inquiétant encore, 6 % sont dues au variant sud africain, qui était a priori absent de la zone mi-janvier. Nous n’avons pour l’heure pas trouvé trace du variant brésilien.
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Pourquoi avoir pris telle initiative, alors que Santé publique France a lancé mardi sa troisième enquête publique flash pour précisément suivre l’évolution de ces variants ?
J’entends servir d’aiguillon.