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Hôpital

«Il va y avoir du renfort» : la ministre de la Santé fait appel à la réserve sanitaire au CHU de Caen

A partir de ce lundi, les internes n’exercent plus au sein de l’établissement du Calvados, faute de médecins encadrants. Le tout pour au moins six mois.

Chu de Caen, en septembre 2020. (Quentin Bassetti /Hans Lucas. AFP)
Publié le 03/11/2025 à 20h49

Une mesure pansement pour pallier une situation d’urgence aux causes bien plus profondes. Le gouvernement a promis des «renforts» au CHU de Caen, établissement dans lequel les services d’urgences sont contraints de fonctionner sans internes depuis ce lundi, faute de médecins expérimentés pour les encadrer.

«J’ai fait débloquer de la réserve sanitaire pour qu’il y ait des médecins supplémentaires qui viennent aux urgences, pour faire en sorte que des internes puissent revenir dans les six prochains mois», a annoncé la ministre ce lundi sur RTL, promettant que les urgences du CHU vont fonctionner même «sans interne» et continuer d’accueillir les patients. La Réserve sanitaire est un dispositif de professionnels de santé volontaires et mobilisables par l’Etat dans un délai très court pour des situations exceptionnelles, définit Santé publique France.

Stéphanie Rist estime notamment que le service d’accès aux soins, qui vise, en appelant le 15, à éviter les passages inutiles aux urgences en orientant les patients vers la bonne prise en charge, est «très important parce qu’avec le vieillissement de la population, de toute façon, il faut trouver des solutions en amont des urgences».

«Manque de moyens donnés par les pouvoirs publics»

Les stages des internes aux urgences ont été suspendus, mais «le service continue d’assurer l’accueil des patients 24 heures sur 24 et sept jours sur sept», a affirmé pour sa part la direction de l’établissement, en soulignant qu’elle organisait «des renforts médicaux depuis d’autres services du CHU et de l’extérieur».

La situation alarme pourtant les syndicats, alors que les discussions à l’Assemblée nationale sur le budget de la Sécurité sociale font redouter de nouvelles coupes dans les dépenses de santé. «Il s’agit d’une situation dramatique du fait du manque de moyens donnés par les pouvoirs publics», a fustigé Déborah Le Lièvre, secrétaire générale CGT de l’établissement.

Et ces problèmes ne sont pas propres au CHU de Caen. Les services d’urgence du CHU de Toulouse ont d’ailleurs restreint ce lundi et au moins jusqu’à fin décembre leur capacité d’accueil, faute d’effectifs suffisants. La direction du centre hospitalier a annoncé une «organisation temporaire des urgences adultes» pour novembre et décembre, avec une activité «recentrée» sur la «prise en charge des patients nécessitant des soins hospitaliers ou une hospitalisation».