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Libération
Encore des efforts

Ile-de-France : la pollution de l’air a continué à diminuer en 2022 mais reste encore trop élevée

Baisses du trafic routier et du chauffage obligent, la région parisienne n’avait jamais enregistré aussi peu de jours de pic de pollution depuis une décennie, annonce Airparif ce jeudi 13 avril. Les niveaux sont toutefois loin de respecter les recommandations de l’OMS.

Un épisode de pollution à Paris le 15 février 2023. (Caroline Paux/Hans Lucas. AFP)
Publié le 13/04/2023 à 9h31

Les Franciliens respirent un peu mieux, mais pas encore bien. Nombre de jours de pollution en baisse, niveaux d’azote et de particules en baisse... la qualité de l’air en Ile-de-France s’est encore améliorée en 2022, affirme Airparif, en charge de la surveillance de la qualité de l’air dans la région, ce jeudi 13 avril. Une dynamique déjà enclenchée en 2021.

Au rayon des bonnes nouvelles, le nombre de jours de pic de pollution en 2022 a encore reculé, avec 10 journées, contre 11 en 2021. Il s’agit d’un chiffre plancher depuis une décennie. Un bémol toutefois : les particules fines (PM 2,5) ne sont pas intégrées dans le seuil de déclenchement de ces alertes, souligne Airparif.

Autre point positif, les niveaux d’azote et de particules (PM 10) «continuent de baisser» poursuivant une «amélioration entamée depuis deux décennies». Et même mieux : «pour la première fois, aucun Francilien n’est exposé à un air dont la concentration dépasse la valeur limite réglementaire pour les particules PM 10» – selon la réglementation française –, note Airparif.

Cette baisse est notamment due aux réglementations mises en place, entraînant une «baisse tendancielle des émissions du secteur résidentiel et du trafic routier», et aux conditions météorologiques favorables qui ont limité les émissions liées au chauffage, avec un hiver relativement doux.

Sous les préconisations de l’OMS

Mais tout cela est à nuancer, souligne Airparif, rappelant que la réglementation française reste toujours très en dessous des préconisations de l’OMS, révisées en 2021. Selon ces dernières, «près de 90 % des Franciliens» ont été exposés l’an dernier à un dépassement des seuils pour les PM 10 et la «totalité» d’entre eux l’a également été pour les PM 2,5.

Idem pour le dioxyde d’azote, 40 000 Franciliens restent toujours exposés à un air dont les concentrations dépassent la valeur limite imposée.

La pollution de l’air est à l’origine de pathologies chroniques graves, comme les maladies cardiovasculaires et respiratoires et certains cancers. Selon l’Observatoire régional de la santé en IDF et Airparif, 7 900 décès prématurés liés à la pollution de l’air auraient pu être évités en 2022 si les mesures adéquates avaient été prises, soit autant qu’en 2021.

Mais le point noir en Ile-de-France reste l’ozone de basse altitude, polluant de l’air et gaz à effet de serre qui se forme par combinaison d’autres polluants en présence d’une forte chaleur et d’un fort ensoleillement. Sa présence s’accroît avec le réchauffement climatique. La concentration de ce gaz ne présente aucune amélioration et aurait même tendance à progresser, l’objectif de qualité étant dépassé en tout point de la région en 2022, aussi bien au regard de la réglementation française que de celles de l’OMS.

L’Union européenne a engagé en octobre 2022 un processus d’abaissement des valeurs limites pour la pollution de l’air, qui sans être alignées sur celles de l’OMS, s’en rapprocheront d’ici à 2030.