Ils sont vieux, en fin de vie, dépendants, incapables de marcher ou d’entreprendre les gestes élémentaires de la vie courante. Mais ils sont aussi incarcérés pour de longues peines. Enfermés dans des lieux qui ne sont pas faits pour cela. Alors que faire d’eux ? Comment les prendre en charge ? En 2018, ils étaient 2 800 détenus âgés de plus de 60 ans en France, contre 360 en 1980. Pour les détenus handicapés, les dernières données datent de 2001 : la proportion de personnes avec des difficultés physiques, sensorielles ou mentales est, en prison, beaucoup plus élevée que dans le reste de la population. Dans ce contexte, en 2013 a été ouverte au centre de détention de Bedenac (Charente-Maritime) une «unité de soutien et d’autonomie», «conçue pour accueillir des personnes détenues vieillissantes nécessitant d’être hébergées en cellule pour personnes à mobilité réduite (PMR)».
En 2018, Adeline Hazan, la Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) de l’époque, s’était félicitée de cette création, mais avait souligné dans un rapport des dysfonctionnements fréquents. Exemple : un détenu en fauteuil roulant, qui ne peut pas accéder au coin sanitaire de sa cellule parce qu’il y a une marche, et qui se lave avec un tuyau relié au lavabo. Une personne hémiplégique incapable de se coucher ou se lever sans l’aide de son codétenu. Des prisonniers incontinents à qui l’administration pénitentiaire ne fournissait pas de protections urinaires.
«Trop souvent l