Il a d’abord fallu encaisser le cancer de son père. Puis mener d’autres combats. Depuis sept mois, Delphine ne compte plus le nombre d’appels passés à un hôpital, pour comprendre la maladie, le traitement, trouver une place en chimio. Le diagnostic de son père est tombé en septembre : cancer de l’estomac, avec métastases au foie. L’établissement ardéchois où le septuagénaire était hospitalisé n’étant pas en capacité de le traiter, ses soignants ont contacté l’hôpital du département voisin. Liste d’attente. Pas possible non plus dans le centre de lutte contre le cancer de la région. «Son cancer est avancé, il avait besoin de cette chimio. Les jours passaient… et rien», se souvient Delphine. Alors elle a appelé trois établissements différents, demandé conseils sur les réseaux sociaux. Une place a fini par se libérer, un mois plus tard.
La détresse de Delphine se fond dans celle de beaucoup d’autres, au milieu des alertes des professionnels de santé. Alors que le nombre de cancers diagnostiqués augmente chaque année en France – 433 136 en 2023 –, le parcours de soins des malades est toujours semé d’embûches et d’inégalités. Elles augmentent, même, selon l’enquête publiée début février par la Ligue contre le cancer : notamment, le temps entre l’examen diagnostic et le premier traitement s’