Avec retard, mais parole tenue. Emmanuel Macron qui dès le printemps 2022 s’était dit convaincu à titre personnel de la nécessité de «bouger» sur le sujet de la fin de vie «parce qu’il y a des situations inhumaines qui persistent» engage officiellement le processus de dépénalisation de l’aide active à mourir, rebaptisée sobrement «aide à mourir», honorant ainsi l’engagement pris en avril 2023 devant la Convention citoyenne sur la fin de vie. L’avancée est majeure. Et même historique, puisqu’elle met un terme à plus de vingt ans de pusillanimité des pouvoirs publics sur ce sujet éthiquement sensible. De cette initiative au moins, l’écrasante majorité des Français, acquise de longue date à l’évolution du cadre légal de la fin de la vie, devraient se féliciter.
Exclusif
Macron se garde lui de tout triomphalisme. C’est même le contraire : loin de vanter le progrès, il s’emploie à le minimiser. De «droit nouveau», il n’est pas question, préférant parler de «possibilité», au risque de semer le doute dans l’opinion sur la portée de la grande réforme sociétale de son second quinquennat.
Approche plus compassionnelle
De fait, à première vue, l’avancée semble mince : quand bien même ils satisfont à des critères d’éligibilité déjà très stricts (1), les malades n’obtiennent de droit que celui de demander au corps médical son assistance pour mettre prématurément un terme à leur douloureuse agonie. Libre donc aux médecins de ne pas accéder à leur souhait. On est très loin de la «liberté de choix»