Dans une rare communication sur les soucis de santé d’un chef d’Etat en exercice, la Maison Blanche a fait savoir jeudi 17 juillet au soir que Donald Trump souffre d’insuffisance veineuse chronique. Le président américain de 79 ans a fait état de «légers gonflements du bas de ses jambes». Des examens «approfondis» ont révélé ce problème circulatoire chez le plus vieux président américain à entrer en fonction, en remplacement de Joe Biden, désormais âgé de 82 ans. Libé fait le point sur les causes, les symptômes et les traitements de cette maladie.
Les causes
L’insuffisance veineuse chronique des membres inférieurs (IVC) est caractérisée par un dysfonctionnement des veines profondes et/ou superficielles. Le sang peine alors à remonter vers le cœur et stagne dans les membres inférieurs, entraînant une détérioration de la paroi veineuse.
Ce qui explique le gonflement des chevilles de Donald Trump, qu’on peut observer sur les récentes photos, comme lors de la finale de la Coupe du monde des clubs de foot, qui a eu lieu aux Etats-Unis.
Shhhh. We're not supposed to notice Trump's massively swollen, edema-ridden ankles; his droopy jowls; his bulging diaper; his bi-lateral leg braces; and the contract-wife who loathes him. pic.twitter.com/PlpkMh96QP
— Jacques (@JMahoffer) July 14, 2025
L’IVC peut également être due à une obstruction régulière de la veine causée par une thrombose veineuse profonde, une pathologie potentiellement plus grave. Mais dans le cas de Donald Trump, la Maison Blanche a assuré qu’aucune «thrombose veineuse profonde ou de maladie artérielle» n’avait été découverte lors de ses examens.
Les symptômes
Les personnes atteintes d’insuffisance veineuse peuvent souffrir d’une sensation de jambes lourdes, d’œdèmes aux jambes et chevilles, de fourmillements, de crampes et démangeaisons. Pour les stades plus avancés, cela peut aussi se manifester par une détérioration de la peau, voire des ulcères, précise le site Internet des Hôpitaux universitaires de Genève.
Ces symptômes peuvent altérer le sommeil, causant une fatigue intense. Monter des étages, s’agenouiller, s’accroupir peut également être gênant.
Le mode de vie joue considérablement dans l’apparition et l’évolution de la maladie, tout comme l’âge, le sexe et l’hérédité. La position assise, d’au moins six heures, les positions debout prolongées, le piétinement et le surpoids, sont en effet des facteurs aggravants.
Le diagnostic
Il s’agit d’une pathologie bénigne et courante avec l’âge, qui touche 1 français sur 3, soit 17 millions de personnes, selon un sondage Ifop publié en 2020. D’après l’étude, près d’une femme sur deux est concernée par l’IVC, contre un homme sur quatre. De plus, contrairement aux idées reçues, les 18-39 ans souffrent autant de jambes lourdes, gonflées et/ou douloureuses, que les 60 ans et plus.
Interview
En cas de suspicion d’IVC, un examen clinique et une échographie Doppler sont réalisés. Sans risque et en deux dimensions, cet examen permet d’observer les veines et artères en contrôlant ainsi leur flux sanguin.
Les traitements
Si la maladie est confirmée, le traitement implique de porter des bas ou des chaussettes de contention, selon le site d’information médicale Vidal. Ils compriment les veines et permettent au sang de mieux circuler. L’Assurance maladie les prend en charge lorsqu’ils sont prescrits sous ordonnance et que le type de compression et le modèle sont précisés (bas de cuisse, collant ou bas de jarret). Une intervention chirurgicale au niveau des veines superficielles lorsqu’elles sont concernées peut également être envisagée dans certains cas.
Des techniques permettent de prévenir l’apparition de formes graves et de soulager les douleurs telles que les douches à l’eau froide, la pratique d’activité physique adaptée comme la marche, la natation, le cyclisme, mais aussi de dormir avec les jambes légèrement surélevées. Il est également conseillé d’éviter les positions debout ou assise prolongées, l’exposition des jambes à la chaleur, le port régulier de talons hauts de plus de 6 centimètres ou encore de croiser les jambes.
En cas de voyage en avion, le risque de complication est possible mais pas systématique, notamment de thrombose veineuse des membres inférieurs, appelée phlébite. Selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, un caillot se forme dans la jambe. Ce qui se manifeste parfois par un gonflement et/ou une douleur dans le mollet si une veine profonde est impliquée, ou une rougeur cutanée s’il s’agit d’une veine superficielle. Dans les cas les plus graves, mais rares, la phlébite peut engendrer une embolie pulmonaire. Il est alors recommandé de porter des bas ou des chaussettes de contention, notamment pour les vols de long courrier.