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Aisne : les intoxications alimentaires des 18 enfants de Saint-Quentin sont dues à la bactérie E. coli

Les 18 cas d’intoxication alimentaire sévère chez des enfants de l’agglomération de Saint-Quentin, recensés depuis le 12 juin, ont été provoqués par la bactérie Escherichia coli, a confirmé le ministre de la Santé. Une jeune fille de 12 ans a perdu la vie lundi.
Parmi les 18 cas d'intoxication alimentaire, six ont révélé un syndrome hémolytique et urémique, dont une jeune fille de 12 ans, décédée. (Justine Bonnery/Justine Bonnery)
publié le 20 juin 2025 à 13h07
(mis à jour le 22 juin 2025 à 19h57)

Enfin, l’explication. Lors d’un point presse à Saint-Quentin (Aisne) ce dimanche, le ministre de la Santé, Yannick Neuder, a confirmé que les enfants de l’agglomération de Saint-Quentin ont été victimes de la bactérie Escherichia coli (E.coli). Sur ces 18 enfants, une fille de 12 ans est décédée lundi et huit sont encore hospitalisés, dont six atteints d’un syndrome hémolytique et urémique (SHU), une grave affection rénale, a ajouté le ministre.

«Une première série d’analyses» a permis de déterminer qu’il s’agissait de la bactérie E. coli. «Il y aura un deuxième type d’analyses cette semaine qui aura lieu à l’Institut Pasteur (...) pour pouvoir poursuivre les investigations et créer le lien de causalité», a-t-il expliqué. Les autorités ont déployé «plus de 30 enquêteurs, qui sont sur site pour remonter la chaîne de contamination, pour pouvoir comprendre, expliquer et prendre les mesures» nécessaires, a souligné le ministre. Si la cause de la contamination n’est pas encore connue avec certitude, il s’agirait «probablement d’une infection alimentaire sur de la viande à l’origine», a-t-il rappelé. «Les analyses sont en cours pour avoir effectivement le lien formel».

Des échantillons prélevés

Deux boucheries de Saint-Quentin dans l’Aisne avaient été fermées préventivement jeudi («La direction» et «Family»), le temps que soient menées les investigations sur l’origine des intoxications. «Les enfants malades ont consommé de la viande ou des produits à base de viande issus de deux établissements quelques jours avant les symptômes», a expliqué la préfecture du département, à l’origine de la fermeture.

Vendredi 20 juin au soir, la préfecture a rajouté à cette liste deux autres boucheries, sans pour autant les fermer. Elle conseillait aux clients de ne pas consommer les produits achetés dans ces établissements («El Baraka» et «La Fayette»). Ce dimanche, l’activité du rayon boucherie du supermarché «TMS market» et de l’Intermarché de Gauchy sont «préventivement suspendues et les prélèvements sont en cours», indique la préfecture de l’Aisne.

Le ministre de la Santé a également annoncé le décès, survenu dimanche matin, d’une «petite fille» qui était suivie à Saint-Quentin mais qui ne serait pas décédée de la bactérie car elle était «porteuse d’une maladie qui n’a pas de lien avec l’épisode». Elle «sera autopsiée dès demain pour que toutes les choses soient bien clarifiées», a-t-il ajouté.

Les bactéries Escherichia Coli (E. coli) sont l’une des causes les plus connues d’intoxications alimentaires graves et parfois mortelles. Il s’agit d’une grande famille de bactéries, dont beaucoup sont présentes dans le système digestif humain et l’aident même à fonctionner. Mais certaines variétés peuvent provoquer des intoxications. Celles-ci sont souvent alimentaires, généralement provoquées par l’ingestion d’aliments crus ou mal cuits.

Maladie infectieuse rare, «le plus souvent d’origine alimentaire», le SHU survient dans la plupart des cas comme complication d’une intoxication à une bactérie de la famille des Escherichia coli (E. coli). Elle touche 100 à 165 enfants en France chaque année, d’après les données de Santé publique France.

Mise à jour dimanche 22 juin à 9 h 50 avec des nouveaux cas identifiés et les avancées de l’enquête ; à 19 h 20 avec les déclarations du ministre de la Santé