Un demi-million de personnes âgées en situation de «mort sociale». En 2017, elles étaient près de deux fois moins nombreuses. Dans la deuxième édition de son baromètre sur la solitude et l’isolement des personnes âgées de 60 ans et plus, l’association les Petits Frères des pauvres dresse un bilan inquiétant. En quatre ans à peine, la solitude et l’isolement des aînés se sont gravement accentués. En cause, notamment, la pandémie de Covid-19, mais également le vieillissement démographique auquel le pays est confronté. Le délégué général de l’association, Yann Lasnier, revient sur les résultats de cette enquête auprès de Libération.
Les Petits Frères des pauvres avaient réalisé une première mesure de l’isolement social en 2017. Quelles évolutions observez-vous quatre ans plus tard ?
En 2017, les chiffres étaient déjà inquiétants. Ils le sont encore plus aujourd’hui. Lors de notre première mesure, on estimait que 300 000 personnes âgées de 60 ans et plus étaient en situation de «mort sociale», c’est-à-dire sans ou quasiment sans contact avec aucun cercle de sociabilité. En 2021, on mesure 530 000 personnes dans cette situation, soit une progression de presque 100 %. Le nombre d’aînés isolés des cercles familiaux et amicaux a quant à lui plus que doublé, passant de 900 000