«Plus on est de fous, plus on a besoin de sous !» Le slogan est écrit en grosses lettres à la craie derrière le bar en bois. La Maison perchée tient ses promesses : autodérision et transparence sont les mots d’ordre au 59 avenue de la République. Inaugurée fin novembre 2022 à Paris, la Maison est un lieu associatif fait pour et surtout – c’est là qu’il est atypique – par des adultes de 18 à 40 ans atteints d’une maladie psychique : schizophrénie, bipolarité, trouble borderline.
Tout commence au printemps 2020, en plein confinement. Victoria Leroy a 26 ans. Cela fait deux ans qu’elle vit avec le diagnostic de son trouble bipolaire psychotique après «une première grosse décompensation», qui désigne la rupture de l’équilibre psychique d’une personne et dans le cas de la bipolarité, qui peut mener à un état dépressif ou maniaque. Victoria cherche alors son équilibre entre son travail de designer, sa vie personnelle et sa santé mentale. Au début de la pandémie, elle est hospitalisée à Sainte-Anne. Dans la cour de l’hôpital, comme n’importe qui alors, Victoria fait des visios avec ses amis : Maxime Perez-Zitvogel, Lucille Zolla et Caroline Matte.
Les deux premiers souffrent respectivement de bipolarité et de schizophrénie. Caroline, elle, n’est pas directement concernée mais est très sensib