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Libération
Journal d'épidémie

Face au Covid, le déni de réalité du ministre Aurélien Rousseau

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Journal d'épidémie, par Christian Lehmanndossier
Christian Lehmann est médecin et écrivain. Pour «Libération», il tient la chronique d’une société longtemps traversée par le coronavirus.
Un centre de vaccination à Marseille, le 30 septembre 2021. (Patrick Gherdoussi/Libération)
publié le 5 octobre 2023 à 10h00

«La folie c’est de refaire constamment la même chose en espérant un résultat différent», selon une citation apocryphe attribuée à Albert Einstein.

Interrogé le mardi 3 octobre sur France Inter, au lendemain du lancement de la «campagne vaccinale» (entre guillemets) contre le Covid, Aurélien Rousseau, ministre de la Santé et de la Prévention, se trouvait confronté à un chiffre résumant l’échec de la «campagne vaccinale» (entre guillemets) de l’hiver précédent : «L’an dernier, seuls 20 % des plus de soixante ans éligibles à la nouvelle dose en avaient reçu une. L’Ordre des médecins parlait alors d’un déficit d’engouement. Cette année comment vous allez les convaincre alors ? Et est-ce que vous avez un objectif sur cette classe d’âge là et en population générale ?», lui demandait Nicolas Demorand. «Je n’ai pas d’objectif chiffré», répondait le ministre «mais 20 % c’était un chiffre beaucoup trop faible et je pense qu’on a une responsabilité collective vis-à-vis des personnes fragiles parce qu’il y a eu encore l’an dernier des centaines de morts.»

Quelques minutes avant cet échange, commentant l’attribution méritée du Nobel aux découvreurs de la technologie vaccinale à ARN-messager, Aurélien Rousseau avait rappelé le succès de la campagne vaccinale (sans guillemets, cette fois-ci) de 2021 : «Les Français on les dit rétifs, mais quand on a lancé la vaccination à ARN-messager fin 2020 début 2021, ben tout le monde en a voulu.»

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