D’abord, c’est une voix douce. Julie Boidin est installée sur un canapé dans une jolie petite maison qu’elle a retapée au fond d’une cour de Ménilmontant à Paris, remplie de fleurs et de jouets d’enfants. Elle répète qu’elle n’est pas la plus à plaindre, et que depuis quelques semaines, «cela va mieux, un peu mieux».
Elle a 47 ans, un père artiste-plasticien, une mère psychologue, un compagnon qui travaille dans le théâtre, et deux enfants. Architecte, spécialisée aujourd’hui dans la scénographie d’exposition de musée, Julie Boidin a tout pour être heureuse. Mais, voilà depuis le 9 avril 2020, elle est atteinte d’un Covid-19 long. «Et, c’est un cauchemar», lâche-t-elle. «Cela n’en finit pas, c’est si lent…» Son histoire déroute, car elle est comme un reflet de la médecine d’aujourd’hui. Une médecine qui déteste ce qui lui échappe. Une médecine qui fuit ce qu’elle ne comprend pas.
C’était donc il y a un an et sept mois, nous étions en plein premier confinement. Julie Boidin est de nature précautionneuse, elle fait attention et se méfie du Covid-19. «Ce jour-là, en me levant, je suis terrassée par une fatigue, j’ai les jambes coupées, raconte-t-elle, tout lentement. Les jours qui suivent, je suis mal, très mal, je n’avais jamais ressenti ça.» Puis un enfer lui tombe dessus : «J’ai comme un éléphant sur la poitrine, de