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La députée LFI Mathilde Panot brandit une fiole pleine de punaises de lit à l’Assemblée nationale

Les groupes politiques ont rivalisé d’initiatives ce mardi 3 octobre au sein de l’hémicycle pour inciter les pouvoirs publics à se saisir de ce «fléau». Une réunion interministérielle se tiendra ce vendredi.
La LFI Mathilde Panot et ses punaises de lit, ce mardi 3 octobre à l'Assemblée nationale. (capture d'écran Youtube)
publié le 3 octobre 2023 à 18h57

Et soudain, l’arme fatale. Lors de la séance de questions au gouvernement ce mardi 3 octobre à l’Assemblée nationale, la présidente du groupe La France insoumise (LFI), Mathilde Panot, a brandi une fiole contenant des punaises de lit. «Vous m’avez ri au nez, vous n’avez rien fait», a-t-elle lancé à Elisabeth Borne, demandant à nouveau un plan national de prévention et la création d’un «service public de la désinsectisation».

La séquence intervient en plein débat autour de la prolifération supposée des punaises de lit partout en France, et alors que des établissements scolaires ont été contraints à la fermeture. Ces petits insectes monopolisent depuis plusieurs jours les gros titres de la presse et les réseaux sociaux, jusqu’à finalement atteindre les bancs de l’Assemblée nationale. Certains membres de l’opposition reprochent à la majorité de ne pas en faire assez pour lutter contre les punaises de lit.

«Sur ce sujet, il ne devrait pas y avoir de clivage», a répliqué la Première ministre, reprochant à Mathilde Panot son «outrance». Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir prévenu. La cheffe de file des insoumis revendique avoir «lancé l’alerte» dès 2017, et rappelle avoir déposé une «proposition de résolution en 2019». «Nous avons perdu six ans», déplore-t-elle. Son groupe a déposé une nouvelle proposition de résolution en ce sens. Et n’est pas le seul : Sylvain Maillard, chef de file des macronistes, a annoncé la préparation d’une proposition de loi, tout comme le groupe socialiste.

Face à cette multiplication d’initiatives, «il y a moyen de se mettre d’accord», a jugé le député socialiste Arthur Delaporte, proposant «un groupe de travail pour faire converger ces différentes propositions». Un député de la majorité a ironisé de son côté, sous couvert d’anonymat, sur «un emballement» de ses collègues. «La loi, ça ne sert pas à grand-chose, à part de dire que la représentation nationale s’occupe d’une préoccupation des Français». En réponse à Mathilde Panot, la Première ministre a tout de même annoncé «une réunion dans les prochains jours avec l’ensemble des ministères concernés», en particulier ceux de la Transition écologique, du Logement et de la Santé. La fiole a fait son effet. Dans la soirée le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a d’ailleurs confirmé sur RTL que les différents directeurs de cabinet des ministères concernés se réuniront ce vendredi à Matignon, pour «apporter rapidement des réponses aux Français». La Première ministre ne devrait cependant pas être présente. Faut pas exagérer non plus.